Interdire la chasse ? C’est condamner la biodiversité !

Publié le 04 décembre 2016
Auteur Adrien Koutny
Alors que les campagnes se vident et que les villes rongent peu à peu champs et forêts, les appels à interdire la chasse se font de plus en plus virulents. Au nom de quoi ? Du bien-être animal. Pourtant, un exemple démontre à quel point la chasse est indispensable à la biodiversité.

Un test grandeur nature mis à défaut

Il y a 42 ans, en 1974, le canton de Genève, en Suisse, interdisait la chasse suite au lobbying des associations anti-chasse. Dans les années qui suivent, les effets semblent bénéfiques. La faune se développe. Plusieurs espèces profitent de l’absence des chasseurs pour pulluler, notamment les lièvres, les renards, les sangliers, les cerfs, les perdrix et les faisans. Les verts jubilent, ils tiennent un exemple qui, ils l’espèrent, portera un méchant coup au monde cynégétique européen.
Très vite pourtant, ils déchantent. Dès les années 2000, le petit gibier disparait presque complètement. L’absence de régulation des prédateurs fait beaucoup de mal à plusieurs espèces qui pullulaient jusque là. La perdrix grise a disparu, le faisan est aux abonnés absents et le lapin a déserté les lieux.
Mais ça ne s’arrête pas là ! Les renards envahissent très vite tout le canton. Une maladie fait vite son apparition dans leurs rangs : la galle. Ces animaux rusés sont décimés, c’est une véritable hécatombe. Conséquence ? La population de lièvres explose, les dégâts aux arbres fruitiers suivent dès lors la même tendance, entraînant le courroux des fructiculteurs.
Ne parlons même pas des sangliers qui, tels une division de la cavalerie mongole, sème la désolation dans les plantations et potagers du canton. Ce problème est connu de tous.

La chasse est finalement financée par les contribuables

Le canton de Genève se rend compte des conséquences négatives de sa politique. Mais que faire ? Autoriser à nouveau la chasse ? Ce serait politiquement risqué, dans la mesure où la population de ce canton est largement citadine et probablement peu encline à autoriser à nouveau la chasse. Ce serait reconnaître que durant des décennies, la politique environnementale du canton faisait fausse route.
Dès lors, le canton de Genève engage des « chasseurs professionnels », chargés de réguler les populations de gibier. Et qui paie ces chasseurs ? Le canton, donc les contribuables… et les anti-chasses ! Ironie, dites-vous ?
Ces « régulateurs » n’ont par ailleurs pas le même sens éthique la grande majorité des chasseurs. L’abattage se fait de nuit, au nourrissage et avec silencieux… Quid du bien-être animal, de l’éthique ?

Anti-chasses : un argumentaire bancal

Selon les anti-chasses, notre passe-temps préféré doit être interdit au nom du bien-être animal et de la protection de la nature. Pourtant, on voit que la nature, sous pression suite à l’urbanisation, l’agriculture intensive et l’industrialisation, n’est pas capable de s’autoréguler.
Il aura fallu plus de deux décennies au canton de Genève pour le comprendre. Le système de régulateurs professionnels mis en place souligne bel et bien les contradictions des opposants à la chasse.
Ils sont contre la chasse mais pour la régulation, peu importe si cette dernière se fait au nourrissage, de nuit, avec des silencieux. Exit donc l’argument du respect de la vie animale. L’argumentaire des opposants à la chasse repose sur un pilier bidon. En continuant la réflexion, on comprend que le problème des anti-chasses n’est pas la chasse mais les chasseurs eux-mêmes. Peu importe si ces derniers paient pour faire un boulot que d’autres font en étant rémunérés. A un moment où les pays européens coupent dans toutes leurs dépenses, cela fait tâche…

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