Depuis de nombreuses années, cette question fait l’objet de débats parfois houleux dans l’univers de la chasse : faut-il ou non interdire partout le tir du chevreuil à la grenaille de plomb (ou de substitution dans les zones humides) ? En France, il semble qu’une majorité de départements ait tranché en faveur de la balle, prohibant ainsi l’usage de la gerbe de plomb, quel que soit le numéro utilisé. A la vérité, les deux « camps » disposent de solides arguments, et il faut bien reconnaître que la solution du dilemme… ne va pas de soi.
D’abord, il convient de préciser que ce problème ne se pose pas pour tous les modes de chasse du chevreuil. On imagine mal, en effet, les adeptes de l’approche ou de l’affût utiliser autre chose que la balle, et même, pour être plus précis, la balle de canon rayé. Le tir s’effectuant dans ces cas sur un animal immobile, on peut aisément comprendre que celui qui le pratique privilégie une bonne carabine à verrou, puissante et lourde, dotée d’une lunette de visée adaptée. La question se pose donc principalement lorsqu’on chasse ce cervidé en battue.
Chevreuil au plomb ?
Selon certains, l’usage du plomb présenterait le double avantage d’être moins dangereux que celui de la balle et très efficace – à des distances raisonnables s’entend. Est-ce vrai ? Est-ce faux ? Tout dépend encore une fois des circonstances et de l’attitude du tireur : dans un environnement broussailleux où la fenêtre de tir est courte, l’utilisation de la grenaille peut s’avérer tout à fait justifiée – mais la règle que l’on doit impérativement respecter est de ne pas presser la queue de détente si l’animal file à une distance supérieure, disons, à trente mètres. Au-delà, le risque de blesser est naturellement beaucoup plus important : à quoi bon « tenter le coup » dans ces conditions ? Le désir d’épater la galerie n’a pas grand-chose à voir avec la chasse…
Autre élément du débat, assez peu évoqué à mon sens : le mouvement propre du chevreuil lorsqu’il cherche à fuir sous la pression des chiens ou des traqueurs. Contrairement au sanglier, par exemple, le chevreuil ponctue spontanément sa course – lorsque le terrain et sa propre vitesse de croisière le permettent – de sauts plus ou moins saillants qui peuvent rendre le tir à balle plus aléatoire et surtout plus dangereux. Le risque, en effet, est d’être « aveuglé » par sa cible, et de lâcher le coup un peu trop haut… Or une balle, a fortiori de carabine, reste potentiellement mortelle à une distance bien supérieure à celle de la grenaille de plomb.
Au chapitre de la sécurité, enfin, il importe de souligner – et cela va dans le sens des partisans de l’usage de la grenaille – que la balle de canon lisse peut, outre son efficience, se révéler fort dangereuse également : chacun le sait, ce projectile détient la palme en matière de record de ricochets, et cette lacune que corrige aisément le système du canon rayé n’est pas étrangère au présent débat…
Ou chevreuil à balle ?
Pour les tenants – de plus en plus nombreux – du tir du chevreuil à balle exclusivement, l’usage de la grenaille pèche… tant sur le plan de la sécurité que de l’efficience ! A leurs yeux, une balle de carabine (il est rarement question chez eux de canons lisses…) a plus de chance de foudroyer l’animal et elle évite ainsi au maximum de laisser s’enfuir un chevreuil touché, qui ira mourir plus loin, à bout de sang ou par l’effet d’infections diverses. Pour le dire d’un mot, avec un calibre adapté, on fait alors mouche ou non ! Concernant la sécurité, l’argument consiste à dire que si l’on tire les sangliers à balle (rappelons que c’est obligatoire !), on ne voit pas bien pourquoi l’on s’abstiendrait d’obliger chacun à tirer notre cervidé avec la même munition. Dans les deux cas, le niveau de risque présenté par le tir dépend du chasseur et de son comportement (respect du tir fichant, etc.). D’autant que, du point de vue de l’offre des fabricants, on trouve aujourd’hui de multiples modèles parfaitement adaptés au rythme spécifique de la chasse en battue : semi-automatique, express, carabine à rechargement linéaire… Reste un point – un de plus ! – qui ne permet pas d’établir le consensus : l’état de la venaison après le tir. D’aucuns prétendent qu’une balle de gigue, par exemple, laisse peu de chance au morceau d’être mangeable, quand d’autres considèrent qu’à tout prendre une gerbe de plomb bien concentrée produit un effet similaire !
Alors, qui a raison ? Qui a tort ? N’hésitez pas à nous donner votre sentiment et à nous faire part de vos expériences en la matière…
Bonjour, chez nous obligatoire de tirer à Balle le chevreuil, saone et loire, de plus sur une battue nous tirons aussi bien chevreuils que sangliers, pour moi ça va j’ai un mixte, 7x65r et cal 12, pour les autres je m’imagine avec 2 coups de plombs et arrivée d’un cochon??
En approche le tir à la carabine fait tendre vers la facilité car à moins de 100 m avec une bonne lunette bien réglée et le calme de l’expérience cela tombe à tous les coups. Reste à prendre suffisamment de temps pour ne pas impacter les gigues ou les filets avec des munitions les moins expansives possibles. Le tir à la carabine permet surtout et malheureusement la très mauvaise possibilité de tirer à 200 voire 300 m par des tireurs qui se prétendent chasseurs et s’auto-félicitent de ces distances. Distances qui impliquent le plus souvent des impacts aléatoires qui peuvent atomiser les meilleurs morceaux. Qu’ils s’inscrivent plutôt pour ce faire à des clubs de tirs. L’utilisation du fusil avec du 1 nécessite une approche bien plus soignée que peu de chasseurs sont capables de réaliser et à moins de 30 m on n’abîme pas la venaison tout en assurant une mort rapide. On peut aussi décider, quand on en a suffisamment tiré, de ne pas tirer car 99.99% de la chasse est réalisée et on en garde des plaisirs encore plus intenses. En battue à poste fixe surélevé que je ne pratique pas le tir à plomb n’a que des avantages, chevreuils au galop ou au saut, distance très courte, et pas de dégâts sur la venaison sauf à 10 m dans les gigues…
Je pense que le choix de la munition dépend beaucoup du biotope (plaine ou terrain buissonneux) et du type de chasse que l’on veut faire (battue ou chasse devant soi). Personnellement, je chasse en Dordogne où le biotope est très buissonneux et je pratique beaucoup la chasse devant soi. Le plomb est beaucoup mieux indiqué car les tirs sont souvent réalisés à courtes voire très courte distance.
Bonjour,
merci pour votre commentaire. Je suis parfaitement d’accord avec vous. Il est difficile, sinon impossible, d’avoir une position tranchée sur cette question; cela dépend de différents facteurs, que vous décrivez très bien.
En vous souhaitant une belle année,
et bien cordialement,
VP
Pour moi tous dépend de l’environnement, dans ma société le tir à balle a été interdit pour plusieurs raisons.Les derniers chevreuils prélevés à balle avait la venaison très endommagée.Il y a beaucoup de routes, de maisons sur notre secteur. La grenaille N°2 ou N°1 a une portée beaucoup plus courte donc plus sécurisante.Le chevreuil est fragile et le tir à la grenailles à distance de 25 m est assez efficace.
Selon le type de chasse, on privilégiera le plomb ou la balle (affut ou battue…). Cependant, j’ai été témoin d’une mauvaise utilisation du plomb qui ont blessé mortellement et ont failli faire perdre le brocard mené ce jour là. Un tir à une distance trop longue ont tué mais pas sur le coup l’animal. Il a été retrouvé 200 pas après la ligne en n’ayant aucunement accusé le coup.
Pour ma part, bien utilisé avec un tir réfléchit et sur de soi, le plomb est très adapté en battue. Cependant, je penche plus pur le tir à balle du chevreuil qui certes demande plus de précision et d’agilité mais qui blessera moins (Je ne dis pas « plus » mais bien « moins ») l’animal de tir. De plus, c’est aussi plus sportif plus le tireur !
Pour moi je previligie les munitions metaliques! Les cartouches à grenailles de plomb blesse beaucoup trop… Dans ce cas autant remettre légale le tir à la Chevrotine pour nos calibres 12.
Le danger n’est pour moi ni l’arme, ni la munition, mais l’utilisateur lui-même.
La chasse au chevreuil en plaine nécessite de bons tireurs et impose des tirs fichants pas toujours réalisables donc j’octroierai le plomb sauf sur certains site sur place indiqué par le chef de battue ou de ligne.
En montagne ou en terrain assez vallonné la balle me semble plus indiquée.
Dans tous les cas le chef de battue ou de ligne est lui seul habilité à l’imposer…
Les deux solutions doivent cohabiter, à l’approche ou à l’Affût la balle est de rigueur, en battue le plomb à courte distance surtout si la battue est marchante…