Il y a plus d’un an, Browning nous a confié, à mon équipe et à moi, le soin d’organiser 5 parties de chasse en Europe. Ensemble, nous avons sélectionné divers types de chasse pratiquées sur le continent. Aujourd’hui, je vais évoquer la Suède et ses superbes territoires.
Des élans, mais pas que…
La Suède partage une frontière avec la Norvège à l’ouest, et avec la Finlande à l’est. Au sud-ouest, elle est également reliée au Danemark par le pont tunnel de l’Øresund. Couvrant 450 000 kilomètres carrés, la Suède est le troisième plus grand pays de l’Union européenne. Elle compte 9,9 millions d’habitants, dont plus de 300 000 chasseurs. À noter que la Suède possède une très faible densité de population, avec seulement 21 habitants par kilomètre carré. Il est permis d’y chasser une vaste variété d’animaux à plumes ou à poils. À savoir, le coq de bruyère, le lagopède des saules, la gélinotte des bois, le lagopède alpin, le tétras-lyre, l’oie, le canard, le castor, et pour les amateurs de grand gibier, le chevreuil, l’élan, le renne, le cerf, le daim, le sanglier ainsi que le bison d’Europe.
En collaboration avec Browning, nous avons décidé d’organiser une chasse à l’élan (orignal) en compagnie d’un chien dressé à cet effet. Pour ce faire, j’avais pris contact avec un ami de longue date de mon père, Marcus Johansson, Chief of Hunting au sein de Exclusive Adventure (http://exclusiveadventure.se/en/). Après un premier échange au cours duquel je lui ai fait part de mon projet, Marcus m’a suggéré le territoire d’Åre/Östersund, en plein cœur de la Suède. Un regard sur Google Maps, et l’exaltation était à son comble. Départ prévu le 23 novembre, pour un séjour d’une semaine.
Il était temps de préparer ma tenue, puis de sélectionner l’arme et les munitions que j’allais emporter. Étant donné que la température frôle les 0 à 3 degrés Celsius en journée et chute bien en deçà de – 5 °C la nuit tombée, il était crucial d’être bien équipé.
Pour cette partie de chasse, j’avais porté mon dévolu sur un pantalon Browning, XPO light, XTRA, pour son étanchéité, sa résistance au vent et sa membrane respirante, ainsi que sur une veste XPO light avec une capuche escamotable dans le col en cas de vent fort ou de tempête de neige. Ce modèle en particulier offre un camouflage qui convenait aux conditions de chasse à cette période de l’année. Ma sous-couche comprenait les produits Browning ci-après : une chemise upland hunter ainsi qu’un gilet featherlight.
Tant pour cette partie que pour les 4 suivantes, Browning m’avait envoyé une Maral SF Grade 5 Monte Carlo de calibre 30-06 avec un canon d’une longueur de 560 mm (22 pouces) ainsi que des munitions Winchester Power Max Bonded de 180 grains. Suite à ma conversation avec Marcus, j’ai ajusté la Maral à 100 mètres.
Un retour aux sources
Marcus nous attendait à l’aéroport d’Åre/Östersund. Tous ensemble, nous avons voyagé vers le nord pendant près de deux heures sur des routes gelées. C’était incroyable de voir que, là-bas, les gens conduisent sur de la glace pure aussi vite que dans n’importe quelle ville européenne. Ils utilisent des pneus spéciaux équipés de clous d’acier qui, combinés aux véhicules à quatre roues motrices, permettent de rouler presque comme sur des chaussées sèches. Rien que ça, c’était déjà toute une aventure. Une fois sur place, nous avons déchargé toute la nourriture et l’équipement. J’ai réellement apprécié cette retraite forcée. Pas de Wi-Fi, pas de téléphone. Juste la cabane, les chiens, la nature et nous.
Chaque jour, nous nous réveillions avant le lever du soleil, prenions un petit-déjeuner rapide, préparions un pique-nique et partions pour une journée de chasse.
Tous nos chiens étaient dotés d’un traqueur GPS pour que nous puissions les suivre. Leur tâche était de débusquer un élan et d’essayer de le mener dans notre direction. Pendant tout ce temps, nous les pistions. Au cours d’une journée, les chiens pouvaient s’éloigner de nous de 10 kilomètres, et il nous arrivait de nous trouver à peu près à la même distance de la cabane. Ces déplacements nous ont offert la chance de contempler des décors et paysages fantastiques. J’en ai personnellement beaucoup appris sur les élans en posant mille et une questions à Marcus. Voici ce que j’ai retenu.
Informations utiles sur les élans
L’alces alces est l’espèce la plus grande dans la famille des cervidés. Les élans se distinguent grâce aux larges bois plats (ou palmés) qu’arborent les mâles, contrairement aux autres qui possèdent des bois de forme dendritique. Les élans vivent généralement dans les forêts boréales, dans les forêts de feuillus tempérées ainsi que dans les forêts mixtes de l’hémisphère nord, sous un climat subarctique tempéré. Herbivore, son régime alimentaire est surtout constitué de plantes aquatiques et de diverses plantes terrestres. De nos jours, la plupart des individus sont répartis entre le Canada, l’Alaska, la Nouvelle-Angleterre, la Scandinavie, la Lettonie, l’Estonie et la Russie. Les ours et les loups gris en sont les prédateurs. Contrairement à la majorité des autres espèces de cervidés, les élans sont des animaux solitaires qui ne vivent pas en hardes. Bien qu’ils soient généralement assez lents et sédentaires, ils peuvent devenir agressifs et se déplacer rapidement s’ils sont surpris ou en colère.
Voilà la synthèse de 3 journées de questions. C’est peut-être la raison pour laquelle nous n’avions pas été si chanceux dernièrement. Ma voix a dû résonner dans toute la Suède. Ça a été trois jours fantastiques ! Chaque soir, sur le chemin du retour, nous ramassions du bois. En fait, nous le trouvions dans une autre cabane, non loin de là. Il nous servait à chauffer la cabane de chasse. Une fois que le poêle ronflait, nous pouvions préparer le repas. Quelques bûches étaient mises de côté pour le sauna. De temps à autre, en soirée, nous profitions d’un sauna/douche. On se lavait ensuite avec cette eau bien chaude, avant de nous plonger dans la rivière gelée pour un rinçage revigorant. Quelle belle façon de clôturer une journée de chasse !
Les heures semblaient être des minutes et notre séjour touchait à sa fin. Le dernier matin, en regardant par la fenêtre, nous sommes tous restés abasourdis. « Où était passée la neige ? » Cette nuit-là, quelque chose d’inhabituel s’était produit. Les températures étaient montées au-dessus des 10 °C. En 8 heures, la glace avait commencé à fondre. Voilà pourquoi, dehors, le manteau blanc avait disparu, et nous avions l’impression d’être ailleurs. Marcus n’était pas inquiet, il est même resté plutôt positif. Il nous a rassurés : les élans allaient se mettre à bouger aujourd’hui. Ils tenteraient de rejoindre des terres plus hautes. Et il avait vu juste…
« Bubby poussait l’élan dans ma direction »
Le dernier jour, comme dans chaque récit passionnant, après une longue randonnée vers les hautes terres, notre chien Bubby se trouvait à environ 3,5 km de nous. Il s’est mis à faire des cercles. Par radio, Marcus m’a encouragé à le rejoindre. Il était proche de moi et allait en faire de même. J’ai commencé à regarder le GPS avec plus d’insistance, en pressant le pas vers le chien. Tout à coup, le GPS m’a indiqué que Bubby poussait l’élan dans ma direction. C’est à ce moment que j’ai chargé la Maral. J’étais entouré d’une végétation dense, et comme le tir allait être à courte distance, j’ai ajusté la portée au grossissement 2. J’étais prêt, sur le qui-vive. Je pouvais sentir mon cœur battre de plus en plus vite à chaque enjambée. La distance s’amenuisait, je pouvais maintenant entendre Bubby aboyer aux trousses de l’élan. Marcus me guidait à la radio et m’avait autorisé à tirer. Le GPS indiquait un point à 200 mètres droit devant. Arrivé dans une clairière, j’ai décidé d’utiliser un arbre mort comme appui. J’étais prêt à voir surgir mon premier élan à découvert.
C’était ma seule chance de réussite. Bubby avait vraiment fait du bon travail. Il se tenait juste derrière l’élan, à environ 75 mètres de l’endroit où je me trouvais. Arme déverrouillée, mes doigts étaient froids, mais prêts. Mon cœur battait la chamade et la transpiration coulait le long de mes yeux. L’animal était en plein dans ma ligne de mire. Je le visais juste en haut du triangle. J’ai appuyé sur la détente. Le tir a été saisissant et propre. L’élan s’est effondré d’un seul coup. Bubby s’est jeté sur lui, s’acharnant sur sa peau. J’ai rapidement rechargé la Maral, puis j’ai remis le cran de sécurité. Moins de deux minutes plus tard, je me suis dirigé vers l’animal. Le temps que je m’en approche, Buddy lui avait fait une nouvelle coupe de cheveux.
Peu après, Marcus est arrivé. Il était épuisé, mais heureux de me voir avec un sourire radieux.
Buddy était à nouveau en piste. Mon élan était prêt à être ramené à la cabane. Oui, mais comment ? Marcus et moi l’avons traîné sur environ 1,5 km avant d’atteindre un ancien chemin. Nous sommes alors retournés à la cabane pour y prendre le quad et une petite remorque. En Suède, de nuit, en quad, à travers bois et rivières gelées. Marcus connaissait l’itinéraire sur le bout des doigts. Quelle sensation, mes amis ! À notre retour, le repas était prêt et le sauna bien chaud. Vu la température de 0 °C, les bières refroidissaient dehors. Elles étaient glaciales. Nous avons mis un terme à cette dernière journée dans la joie et avec un sentiment de victoire. Pour célébrer ce grand moment, nous avons dégusté des pâtes italiennes à la mode suédoise. Pendant le repas, je relatais en détail cette aventure riche en rebondissements au reste de l’équipe.
Le lendemain matin, il fallait tout remballer. Quel dommage ! Je commençais à me sentir chez moi, et il était déjà l’heure de partir. Sur la route vers Åre/Östersund, un son familier a retenti. J’ai vite réalisé qu’il s’agissait de ma sonnerie de téléphone. C’était fini… Le retour à la civilisation et à la normalité.
Et vous, êtes vous déjà aller chasser en Suède ? Dites-nous en plus en commentaires.