La chasse est constituée d’une infinité de savoirs, de pratiques et de techniques élaborés depuis la nuit des temps. Le vocabulaire qui lui appartient, et qui a très souvent essaimé jusque dans la langue courante, ne pouvait pas ne pas faire l’objet de toute notre attention au sein de ce blog. Voici quelques exemples, parmi bien d’autres : n’hésitez pas à nous faire partager ceux qui vous tiennent à cœur en commentaire !

« Pauvre niais ! Sourire, air niais… »

Tout le monde sait aujourd’hui ce que recouvre ce nom ou cet adjectif : qualifier quelqu’un de niais… c’est lui attribuer une naïveté, un manque d’expérience ou de lucidité excessifs – et ajouter à cela une très lourde charge péjorative. Cependant, qui se souvient encore de l’origine cynégétique de ce mot, passé dans la langue courante depuis plusieurs siècles ? En réalité, « niais » descend tout droit du latin populaire nidacem, dérivé du latin nidus, c’est-à-dire « nid ». Il désignait – et désigne encore – un rapace pris au nid et qui n’a pas encore volé, un rapace que l’on destine à l’affaitage, au dressage pour le vol. On le trouve entre autres dans le fameux Livre de chasse du Roy Modus, rédigé dans la seconde moitié du XIVe siècle. La notion provient donc directement de l’art de la fauconnerie… A ne pas ignorer, sous couvert de passer pour… un véritable niais !

« Prendre en défaut »

Prendre une personne en défaut, c’est s’apercevoir qu’elle commet une erreur ou qu’elle manque à ses engagements. Là encore, il s’agit d’une expression qui puise son origine dans le vocabulaire de la chasse à courre. Les chiens sont pris ou mis en défaut lorsqu’ils perdent la voie de l’animal qu’ils chassent, lorsque la ruse de ce dernier parvient à les tromper – le plus souvent… en donnant le change.

 

« Tomber/donner dans le panneau »

Personne n’ignore le sens figuré de cette locution – car tout le monde y est, au moins une fois, tombé ! Mais de quel panneau s’agit-il, en vérité ? Il désigne le filet que l’on tendait jadis sur le passage du gibier afin de le capturer vivant, après l’avoir traqué. Ce mode de chasse ou de piégeage porte le nom de panneautage. Aujourd’hui encore, on se sert de cette technique ancestrale pour la reprise du grand gibier, à des fins de repeuplement.

 

Découvrez d’autres expressions avec ce premier article : Quelques expressions de chasseurs bien de chez nous…

Et vous, quelles sont vos expressions favorites provenant du monde de la chasse ?