Objectif 25/25 au ball-trap, une stratégie étape par étape – 2. positionnement et tir

Publié le 06 août 2021
Auteur Massimo Vallini
Ball trap Conseils Tireurs
Si l’instructeur se place face à vous ou dans votre dos, pas de panique ! Dans le premier cas, il s’assure que votre œil dominant est aligné avec le haut de la bande ; dans le second cas, il observe votre posture. Les conseils ci-après sont orientés pour le Trap Olympique, mais peuvent être adapté pour les autres disciplines (voir fin d’article).

La bonne posture

Positionnez le bas du corps

Celle-ci est primordiale pour le tir aux clays (d’autant plus pour le Trap olympique) : jambes légèrement écartées et, pour les droitiers, pied gauche à 45° par rapport à la fosse et pied droit à 80° (inversez les 2 pieds si vous êtes gaucher).

La bonne position des pieds facilite la rotation du torse et permet d’atteindre même les cibles les plus extérieures. Le corps est en équilibre stable, légèrement penché vers l’avant: 2/3 du poids sur le pied gauche, avec la jambe légèrement fléchie, et le reste à droite.

Positionnez correctement vos mains

La main droite tient fermement la poignée, de sorte que la première phalange de votre index soit posée sur la queue de détente. Idéalement, votre main gauche se trouve au milieu du garde-main. Ainsi, le poids de votre fusil est parfaitement réparti entre vos deux mains pour un meilleur équilibre. Le garde-main épais, typique des fusils de tir, facilite le contrôle du swing.

Ne levez pas le coude !

Ne levez pas le coude ! Ni avant, ni pendant votre session de tir… Vos bras et vos épaules restent à la même hauteur, avec les coudes environ 10 degrés plus bas que vos épaules. On voit encore trop souvent des tireurs qui lèvent le coude droit bien au-dessus de leur épaule tout en baissant le gauche.

Evitez les tensions anormales

Cette vilaine habitude a une incidence sur votre façon de pivoter à droite et à gauche. Un coude trop haut du côté du bras qui tient le fusil engendre une tension anormale dans les muscles du cou et de l’épaule, qui se retrouvent dès lors exposés au recul de l’arme.

La crosse à l’épaule

Faites ajuster votre crosse

Une crosse trop longue vous obligerait à reculer l’épaule et rend donc les cibles plus difficiles à atteindre à gauche, tandis qu’une crosse trop courte vous oblige à courber l’épaule vers l’avant, ce qui rend les cibles plus difficiles à atteindre à droite.

Votre joue doit toujours rester en contact avec le busc. Les mouvements vers la droite et la gauche pour suivre la trajectoire des cibles doivent être effectués avec tout le haut du corps. Et ne levez jamais les yeux de la ligne de mire.

Positionnez-vous avant le « pull »

Lorsque l’on essaye (inutilement) d’être plus rapide que le système de lancement automatique, on commet souvent l’erreur de crier « pull » tout en déplaçant le fusil, sans donc voir l’endroit d’où sort la cible. Voilà une excellente façon de rater son coup. C’est dans le dixième de seconde qui sépare le cri du tireur du début de son mouvement que se joue bien souvent le résultat.

Callez bien votre crosse entre l’épaule et la joue

Normalement, la crosse est posée entre la partie externe du muscle du grand pectoral et le deltoïde, qui prend naissance à la clavicule et est fixé à l’humérus.

Elle se place également sous la pommette : les muscles de la pommette protègent celle-ci du dos de l’arme, afin d’éviter toute contusion ou abrasion de la peau. Jusqu’ici, rien d’impossible avec un peu d’entraînement.

Le port de tête est naturel. Pour élargir votre champ de vision, vous pouvez opter pour une bande de visée surélevée, par exemple celles des modèles B725 Pro Master ou B725 Pro Trap High Rib de Browning.

Place au tir !

Centrez vos canons sur la zone « témoin »

À présent, en partant du principe que vous maîtrisez votre posture et la manière de tenir votre fusil, il ne vous reste plus qu’à tirer. Votre fusil doit théoriquement être aligné avec la fosse à l’endroit, dit « témoin », où se croisent les trois trajectoires (gauche, droite et centrale), et vers le bas. À quel point ? Cela dépend de votre choix et de votre vitesse de réaction : dans tous les cas, entre 10 cm (minimum) et 50 cm (maximum).

Appelez le plateau

En ce qui concerne le Trap Olympique, vous pouvez charger votre fusil et l’épauler dès que le tireur précédent a tiré. Lorsque vous êtes en position et bien concentré, vous pouvez « appeler » la cible d’un simple « oh » ou d’un « pull » traditionnel. Le plus important est d’en faire la demande fort assez pour être entendu par le « phono-pull », qui contrôle le lanceur.

Evitez les erreurs

C’est à cet instant qu’il faut éviter de commettre une de ces deux erreurs classiques :

  • celle de ne bouger que les yeux en perdant l’axe de la bande de visée (et donc du guidon) pour suivre la cible sans faire pivoter le reste du corps
  • celle du « bouger à l’appel », c’est-à-dire de pivoter à l’appel du plateau au lieu de le faire au moment où on le voit réellement.

Autrement dit, il faut être capable de visualiser le plateau à travers la ligne du canon tout en déplaçant le fusil et le corps en douceur dans la direction de la cible pour accroître les chances de l’atteindre. Cela requiert de la finesse et beaucoup d’entraînement.

Suivez puis dépassez le plateau

Le mouvement du fusil et de votre corps suivant la trajectoire de la cible est fluide et maîtrisé. Vous verrouillez d’abord la cible, puis vous la dépassez juste de ce qu’il faut pour réussir à la toucher et à la faire éclater.

Vous anticipez ! Tirez sans hésiter et continuez votre mouvement en douceur afin de tirer, éventuellement, un deuxième coup.

La vitesse du fusil est supérieure à celle de la cible. L’idéal serait donc d’augmenter votre capacité à viser et regarder, afin de réussir à toucher votre cible quelques mètres après sa sortie, afin d’avoir le temps de vous repositionner et de tirer une seconde fois.

Adaptez votre tir à la vitesse de la cible

La cible quitte la fosse à 120 km/h (ou 90 km/h dans le cas du Compak) et perd de la vitesse au contact de l’air. Les pellets, qui sortent de l’âme à 1 440 km/h (soit 400 m/sec), ralentissent également au contact de l’air.

Si vous tirez pendant que votre fusil est en mouvement, comme cela devrait être le cas, vous bénéficierez « automatiquement » d’une anticipation, car vous augmentez la vitesse de votre tir tandis que le plateau ralentit peu à peu. Vous aurez en fait l’impression de tirer sans anticiper.

Ce n’est que plus tard que vous allez acquérir suffisamment d’expérience pour pouvoir adopter votre « propre » méthode.

Et dans les autres disciplines ?

Entrainez-vous pour trouver le bon mouvement

Pour le Skeet, le Compak ou le Sporting, le mouvement le plus compliqué à apprendre est celui de la mise en joue. Vous pouvez vous entraîner chez vous à lever votre fusil (non chargé évidemment), à viser vers le haut ou vers le bas, et à suivre une cible imaginaire sur différentes trajectoires.

Trouvez l’endroit stratégique pour le tir

Contrairement au Trap, vous devez préparer le tir non pas en suivant la trajectoire du pigeon, mais en plaçant vos canons à un endroit stratégique (le point le plus haut de la trajectoire, juste avant la descente), là où celui-ci est le plus visible, le plus prévisible et le plus lent.

Testez la position puis verrouillez-la, tout en regardant vers le point de sortie du plateau. De cette façon, vous n’aurez pas à faire de grands mouvements. Il vous suffira d’épauler et d’aligner votre œil sur la bande de visée pile à l’endroit où vous souhaitez tirer, et de tirer pour atteindre votre cible. Facile, non ?

Mais croyez-moi, demandez un petit coup de main, surtout au début. Et, au pire, faites porter le chapeau à l’instructeur…

Vous êtes tireurs ? C’est quoi vos meilleurs conseils ?

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