Chacun connaît cette célèbre collection dédiée à la vulgarisation des savoirs. Née en 1991 aux Etats-Unis, elle a ensuite essaimé un peu partout à travers le monde, jusqu’à devenir une espèce de symbole de la démocratisation des connaissances par le livre. Sorti en 2013, le numéro consacré à la chasse est à bien des égards remarquable.
Porté par un style vif et alerte, il fourmille d’informations destinées non seulement aux chasseurs – débutants ou confirmés – mais aussi à tout esprit soucieux de découvrir les richesses de la cynégétique.
11 parties ; 54 chapitres
Ce qui frappe d’abord à la lecture de cette véritable encyclopédie, c’est la qualité de son extension : 11 parties englobant 54 chapitres suffisent à évoquer l’essentiel d’une pratique aussi ancienne que variée ! Il va de soi que les auteurs n’ont pas la prétention d’être exhaustifs.
Cependant, on ne saurait être mieux introduit dans l’univers des nemrods français que par leur entremise : qu’il s’agisse de l’histoire de la chasse ou de son encadrement juridique, des armes, des leurres et des pièges, des auxiliaires qui lui sont nécessaires (chiens, rapaces, chevaux, appelants), des espèces « chassables », protégées ou invasives, des modes de chasse et des territoires qui leur sont attachés (sans omettre, bien sûr, les arts de la table et les arts… tout courts) – rien ne semble avoir été oublié !
Le chasseur, acteur de la biodiversité
Autre mérite de l’ouvrage, et non des moindres : il s’efforce d’expliquer, à un plus large auditoire, que les chasseurs participent pleinement à la préservation de la nature et au maintien de son équilibre parfois très précaire. « Il ne saurait en effet y avoir de vraies sauvegardes de la biodiversité sans la main de l’homme », soutiennent à bon droit les deux auteurs.
« Face à une opinion publique indifférente ou hostile à la chasse (…), les chasseurs ont depuis longtemps pris conscience qu’il leur fallait montrer qu’ils sont des usagers de la nature aussi légitimes que les autres, et qu’ils contribuent activement à la bonne gestion de la biodiversité. » Le rôle de la chasse au sein des enjeux environnementaux du futur est ici traité avec une clarté salutaire.
La chasse, une invitation
Enfin, cette « Chasse pour les Nuls » est une ode au plaisir du partage. Car on l’oublie trop souvent : la chasse, lorsqu’elle est fidèle à elle-même, est un formidable lieu d’échanges, de convivialité, de melting-pot social et culturel ; elle est toujours une invitation. « Les auteurs se sont (…) attelés à la tâche de révéler ce que la chasse recèle de beau, de noble et de transmissible », lit-on dans l’Introduction.
Chasseurs ou non, experts ou « nuls », on ne peut que les en remercier !
« La Chasse pour les Nuls », par Antoine Berton et David Gaillardon, First Editions, 2013.