Les mots qui désignent le sanglier au fil des années

Publié le 16 mars 2018
Auteur Vincent Piednoir
D’abord, précisons qu’un sanglier n’est pas un « cochon » ! On entend souvent les chasseurs appeler ainsi cet animal sauvage. C’est sans doute par facilité ou par habitude. J’ai d’ailleurs, souvenir d’avoir essuyé l’amical mais ferme reproche d’un veneur confirmé en présence duquel j’avais malencontreusement prononcé le mot « cochon » pour désigner un vieux solitaire que ses chiens avaient forcé. Sa réaction avait été direct : « Monsieur, chez nous, les cochons sont dans les fermes ; on ne les chasse pas ! » Dominique Venner qualifiait le sanglier « d’intelligent et de rusé, de symbole de la forêt gauloise ». Cet animal qui passionne à juste titre tant de cynégètes est affublé de plusieurs noms bien différents selon l’âge que le destin et les circonstances lui accordent.

Les mots qui qualifient le sanglier

Regardez cette petite boule de nerfs joueuse et vive, portant livrée de sa naissance jusqu’à ses six mois révolus : elle se nomme marcassin, et n’est bien entendu pas encore chassable.

Plus tard, jusqu’à un an, elle deviendra bête rousse. Et tout au long de sa deuxième année, elle sera dite bête de compagnie. Non que le sanglier fasse aujourd’hui partie des NAC : le mot de « compagnie » renvoie simplement au fait que l’animal continue de vivre alors parmi ses congénères, et donc accompagné. Durant cette période, les défenses du sanglier commencent à prendre forme. Des défenses que l’on aura soin de ne pas confondre avec les grès, canines de la mâchoire supérieure, quand les premières poussent sur la mâchoire inférieure.

A trois ans, notre suidé devient tiers-ans ou ragot ; à quatre, quartannier ou bête noire.

On l’appelle vieux sanglier à partir de six ans ; solitaire, lorsqu’il commence à mener sa vie loin des compagnies et des laies (il s’agit là exclusivement des mâles).

Au chapitre du vocabulaire adéquat, précisons pour terminer qu’un équipage de chasse à courre créancé dans la voie du sanglier se nomme un vautrait (du latin vertragus, « chien courant aux grands pieds »).

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