Le jeu de patience ! Quand les animaux nous énervent.

Publié le 16 décembre 2016
Auteur Peter Moore
Comme bien souvent lors d’une partie de chasse, l’action se déroule soit sur-le-champ, soit au moment où vous envisagez de rentrer à la maison. C’est exactement ce que cette histoire raconte. En octobre, ma fille Chloe et moi sommes sortis pour un affût au chevreuil et une chasse nocturne aux lapins. À 15 h, nous étions installés sur un large siège-échelle, appelé un mirador, prévu pour deux tireurs. Nous avons attendu et attendu encore. Vers 17 h, j’ai senti qu’on allait rentrer bredouilles, et j’ai donc décidé de plier bagage à 17 h 30.

Décharger/Recharger

Je venais de décharger mon arme et commençais à descendre l’échelle. Je suis à mi-chemin quand ma fille me souffle : « Papa, un cerf ! » et pointe son doigt vers la droite. Figé, je tourne discrètement la tête. Un chevreuil est bel et bien en train de nous fixer, à quelque 150 mètres de là, à la fois intrigué et prêt à prendre la poudre d’escampette. N’ayant pas d’autre alternative, je réponds à Chloe : « Garde un œil sur lui », et je me laisse glisser tout doucement jusqu’au sol. À ma grande surprise, le chevreuil nous observe toujours. Rien à perdre, tout compte fait ! Je sors donc le chargeur de ma poche et l’insère dans la carabine. Le clic du verrouillage résonne comme un coup de feu, mais le brocard ne bouge pas d’un poil.

Je pensais que le bruit du montage de mon arme l’aurait fait fuir, mais non, il reste immobile. Cependant, je suis dans un creux et le bipied s’avère nécessaire. Le ressort grince alors que je déploie les pieds. Malgré tout, l’animal est toujours là ! Je suis encore trop bas et dois allonger les pieds davantage. Une fois de plus, du bruit. Il ne bronche pas. Je suis enfin en position. J’aligne le réticule dans l’angle, juste derrière son épaule gauche pour un tir en trois-quarts, quand le brocard fait volte-face pour m’offrir son postérieur. Le coup classique !

Un jeu de patience

Pas de tir possible, puisque je ne veux pas lui perforer l’arrière-train et les entrailles. La viande serait gâchée. Donc, je patiente. Plus tard, en discutant avec Chloe, elle m’a confié qu’elle sentait la tension ambiante. Elle ne pouvait pas me voir, mais elle m’avait entendu me préparer, puis elle a aperçu le chevreuil faire demi-tour, toujours dans la ligne de mire de ses jumelles.

Il broute paisiblement, et je reste couché, à l’affût, pendant 5 minutes environ, prêt à appuyer sur la détente. Il se rapproche un peu, et alors qu’il fait mine de se tourner vers la gauche pour me présenter son flanc, comme le font si bien les chevreuils, il vire à droite et disparaît juste derrière un buisson. Bon sang ! Je suis au sol depuis 10 minutes déjà, et quelques instants de plus ne peuvent pas me faire de mal. C’est à ce moment que les dieux de la chasse me sourient : le chevreuil sort du fourré, s’arrête et m’offre la moitié de son côté gauche. J’ajuste le réticule pile sur son épaule, et bang ! Il décampe et court sur plus de 20 mètres avant de s’effondrer. Ça a vraiment été une partie de chasse intense ! Chloe est descendue par l’échelle, tout sourire, en lançant un : « waidmannsheil », à quoi j’ai répondu « waidmannsdanke ! ».

Et vous, ça vous est déjà arrivé d’attendre longtemps que l’animal soit bien placé avant de tirer ? Racontez nous votre expérience en commentaire.

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