Exemplaire pour les uns, aberrant pour les autres, le mode de gestion de la faune appliqué dans le canton de Genève présente une particularité que nul n’ignore : il exclut la pratique de la chasse dite « traditionnelle ». En 1974, en effet, à la suite d’une initiative populaire portée par un physiothérapeute et un avocat, la suppression de la chasse sur le canton avait été plébiscitée à 75 % (avec un taux de participation de seulement 21 % des Genevois).
Enquête sur les conséquence sur la cessation des activités cynégétiques dans le Canton de Genève
Aussi les autorités ont-elles été rapidement contraintes – face à cette écrasante et pourtant très relative majorité – d’imaginer et de mettre en place un dispositif de gestion spécifique des populations de certaines espèces pour, on s’en doute, pallier l’absence d’activités cynégétiques et donc de régulation de la faune susceptible de créer des dégâts.
Quarante ans plus tard, le « modèle » genevois – qui privilégie la protection des cultures par divers moyens et l’indemnisation des dégâts, pour éviter autant que possible le recours au tir – constitue un cas d’étude particulièrement intéressant quant à la question de savoir ce que peut impliquer, sur un territoire donné, l’interdiction de la chasse, d’un point de vue économique, social mais aussi environnemental.
Or, c’est à ce vaste chantier de recherche que Manue Piachaud – elle-même originaire de Genève – a courageusement consacré les trois années qui viennent de s’écouler. Sa démarche – empreinte d’une rigueur toute scientifique – est d’autant plus féconde que personne avant elle ne s’était penché, de façon aussi approfondie, sur cette question. Dans l’entretien qui suit, elle nous livre quelques-unes de ses réflexions et conclusions.
Entretien avec Manue Piachaud
Pourriez-vous nous présenter votre parcours, et nous dire comment est née, chez vous, l’idée de cette recherche ?
Tout d’abord, j’ai suivi des études d’éthologie à l’université de Neuchâtel, puis un complément de formation en anthropologie. L’éthologie consiste à étudier le comportement des animaux.
Dans ce cadre, j’ai été amenée à effectuer, en 2008, un séjour dans une réserve en Ouganda, afin d’étudier le comportement des colobes rouges, qui sont de petits primates. Là-bas, j’ai été très intriguée par une technique toute simple dont usaient les villageois pour éloigner les éléphants de leurs cultures et donc protéger celles-ci : l’utilisation du tam-tam.
De retour en Suisse, dans le cadre de mon master d’anthropologie, je me suis intéressée à un système de protection des cultures très répandu dans le canton de Genève : celui de la clôture électrique. Pour éviter que les sangliers, en particulier, ne détruisent les vignes – principalement –, les gestionnaires étatiques ont dû progressivement installer sur le canton l’équivalent de quelque 70 kilomètres de clôtures électriques.
A partir de cette étude, qui portait sur la coexistence des agriculteurs et de la faune sauvage à Genève, j’en suis venue petit à petit à me poser cette question à mes yeux essentielle : quelles sont les conséquences financières d’une gestion de la faune chassable qui exclut la présence des chasseurs ? Ne chassant pas moi-même, et étant une citadine qui aime les espaces « naturels », il m’a fallu mettre au point un important protocole de travail et aller à la rencontre de tous les acteurs de cette « gestion », mais aussi à celle des Genevois eux-mêmes, pour essayer de sonder le regard qu’ils portent sur la chasse ou – en l’occurrence, ici – sur son absence. Il m’a paru logique d’interroger les causes de cette suppression pour en identifier et mesurer les effets. Et ceci au niveau des trois piliers du développement durable dans notre société : économique, écologique et social.
D’autant que le territoire concerné présente de notables particularités…
Absolument ! La première d’entre elles est qu’il s’agit d’un canton très urbanisé, avec presque 500 000 habitants pour une surface totale de 28 000 hectares (dont 4000 de lac) – soit 2000 habitants/km². Les zones « naturelles » sont principalement constituées de trois massifs de 1000 hectares chacun, séparés les uns des autres par l’effet de l’urbanisation. Leur connexion aux espaces voisins est, quant à elle, de plus en plus assurée de nos jours grâce à des collaborations transfrontalières visant la réalisation de corridors.
Deux éléments peuvent d’ores et déjà être soulignés : d’une part, ces zones « naturelles » sont somme toute très peu imposantes par leur superficie, minuscules même ; d’autre part, l’essentiel de la population du canton étant citadin, on peut parfaitement avancer que cela a eu une certaine influence sur la décision d’interdire la chasse en 1974.
La relative exigüité du territoire – qui devait être partagé avec les autres usagers de la nature – a contribué à rendre la pratique de la chasse plus difficile, y compris sur le plan de la sécurité… Et puis, il a été noté par des témoignages, écrits comme oraux, que les chasseurs ne se sont pas adaptés assez rapidement à l’augmentation d’utilisateurs de la nature ainsi qu’au changement de mentalité qui affectait déjà le rapport à l’animal.
Se priver de la régulation par la chasse, n’était-ce pas d’emblée s’exposer à voir croître certaines espèces de façon excessive ?
S’il était rare, en effet, d’observer un sanglier avant l’interdiction, dès les années suivantes les populations de suidés ont commencé à augmenter, comme partout, causant des dégâts à l’avenant dans les cultures. Les gardes de l’environnement sur le terrain ont tenté différentes mesures pour éviter les dégâts.
En 1997, le fait que 120 sangliers aient été tirés a été critiqué. En réponse, diverses mesures de protection ont été développées (clôtures, etc.), mais le tir nocturne des sangliers par les gardes est progressivement devenu systématique, car nécessaire.
En 2001, 400 sangliers ont dû être abattus pour diminuer les dégâts (qui avaient alors dépassé les 600 000 francs suisses). Ainsi, pour maintenir le cheptel désiré d’environ 200 sangliers, aujourd’hui quelque 190 sangliers sont tirés, de nuit, par an. On utilise d’ailleurs à cette fin le piège photographique associé à l’agrainage : quand une bête noire est photographiée, un MMS est immédiatement transmis au garde, qui tente ensuite de tuer l’animal. Toujours est-il que ces mesures, efficaces ici, à cause de la superficie du territoire, ne le seraient sans doute pas ailleurs…
Concernant le chevreuil, un problème analogue se pose, et quelques tirs sont également réalisés pour éliminer les animaux qui détruisent bourgeons et jeunes pousses – une vingtaine par an depuis 2016. Les cerfs ont quant à eux fait leur apparition dans le nord du canton, où 70 individus en moyenne peuvent être observés en automne lors du brame ; comme ils représentent aussi une menace pour les cultures, des clôtures de deux mètres composées de ruban électrifié ont été posées autour des parcelles à risque. Sans oublier qu’ils menacent aussi le rajeunissement de la forêt… De fait, il est probable qu’un jour décision soit prise de les réguler par le tir.
On pourrait en outre évoquer le cas des pigeons ou des corneilles, pour lesquels on use de diverses techniques d’effarouchement, dont… l’abattage par des tiers. Le principe, de façon générale, est d’adapter et d’optimiser les moyens de protection pour ne faire usage du tir qu’en dernière instance.
Justement, ne trouvez-vous pas curieux que l’opinion publique genevoise rejette massivement la pratique de la chasse d’un côté, et accepte ces tirs de nuit, de l’autre ? Car enfin, si l’on met dans la balance l’éthique que toute chasse suppose et l’élimination administrative (de surcroît aidée par les pièges-photos) à laquelle les autorités sont acculées, on peut se demander où se situe en réalité le respect de l’animal et de sa nature…
Beaucoup de Genevois ne sont pas vraiment conscients du nombre de sangliers tués ni des méthodes employées. Ces tirs de nuit ont été préconisés par les mouvements de protection animale, qui décrètent que les animaux ont moins de stress dans ces conditions d’abattage.
Ainsi, la régulation des suidés étant indispensable, ils ont encouragé le développement de ces techniques parce qu’ils les considèrent plus respectueuses des animaux. Le cycle naturel n’est pas évoqué dans leur argumentation.
Quelles ont donc été les principales conclusions de l’étude que vous avez menée sur l’aspect financier ?
D’abord, on constate que la gestion de la faune sans les chasseurs à Genève coûte aux autorités environ un million de francs suisses (876.000 €) par an ; ces chiffres ont été fournis par le Service de gestion de la nature et prennent en compte les multiples postes de dépenses : indemnisations, protection, régulation étatique, séances, surveillance, etc. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que cela ne représente qu’une goutte d’eau (0,01%), rapporté au budget global de l’Etat de Genève, qui est d’environ huit milliards de francs annuels.
Au demeurant, à travers nos analyses, nous nous sommes rendu compte que la gestion de la faune à Genève serait certes moins onéreuse avec les chasseurs, mais que la présence de ceux-ci ne suffirait pas, pour autant, à couvrir toutes les dépenses de gestion.
Dès lors, dans un territoire très urbanisé comme ce canton, où le coût de la gestion de la faune ne dépasse pas 2,60 francs par an et par personne, ce n’est à l’évidence pas l’argument financier qui pourrait remettre en cause un système et une « philosophie » appliqués depuis quatre décennies…
Cela dit, et c’est essentiel, le modèle genevois serait difficilement transposable sur un territoire plus grand, car les dépenses deviendraient alors colossales et impossibles à assumer pour la plupart des régions. A ce titre, je précise que nous avons mis au point, dans le cadre de cette étude, un calculateur informatique qui permet d’estimer les coûts annuels que représenterait, sur un territoire donné, une gestion de la faune avec ou sans chasseurs. Accessible sur notre site (www.teutates.org), cet outil, dont l’efficacité a été validée par différents spécialistes, est a priori utilisable pour n’importe quel territoire : il suffit simplement de renseigner quelque soixante-dix données relatives à ce dernier.
Et quid de vos conclusions sur les plans environnemental et social ?
La politique de gestion mise en place a favorisé le développement de beaucoup d’espèces : outre les ongulés, environ 12 lièvres par km2 sont recensés (en 2006, les autorités ont été forcées de réagir pour diminuer une densité de 50 individus par km2 !) et les oiseaux d’eau ont manifestement apprécié l’arrêt des tirs dès 1975.
Tout le paradoxe est justement qu’en l’absence de pression de chasse il faille réguler certaines espèces par le tir (le sanglier depuis quarante ans et le chevreuil très récemment – depuis deux ans)…
D’autre part, il convient de préciser que l’usage très important des clôtures électriques sur le territoire genevois a tendance à rétrécir et/ou à fragmenter l’espace vital de certains mammifères sauvages, et qu’il a provoqué la mort de cervidés (chevreuils et cerfs) qui s’y étaient trouvés « piégés ». Les gestionnaires étatiques sont sans cesse obligés d’adapter les mesures afin d’éviter les dégâts, tout en préservant une faune qui évolue.
Enfin, d’un point de vue « social », je pense que des efforts sont à fournir pour une meilleure compréhension des pratiques des chasseurs. A Genève, où la chasse n’existe plus, la représentation que l’on se fait des cynégètes est lourde de clichés extrêmement tenaces et datés, véhiculés principalement par les médias.
Personnellement, je me suis rendu compte que les chasseurs ont une connaissance aigüe de la nature et des animaux, et qu’ils jouent un rôle essentiel dans divers lieux. Optimiser la communication envers les autres usagers de la nature ainsi que les considérer dans les décisions de gestion est pour moi primordial pour apaiser la situation. Je reste persuadée qu’il est possible de faire collaborer les différents utilisateurs des espaces pour le bien de l’équilibre nature-société.
À Genève, des acteurs qui, au premier abord, semblent opposés, sinon hostiles, ont été mis ensemble pour trouver des solutions et c’est ce qui a permis d’éviter les conflits. Pour le dire d’un mot : j’estime qu’il est urgent de faire entrer l’importance de la gestion de la faune chassable, et donc de la chasse partout ailleurs qu’à Genève, dans le débat public.
Le fait d’avoir travaillé sur un territoire où la chasse n’est plus autorisée m’a conduite à mieux comprendre cette pratique, qui sont les chasseurs et en quoi ils peuvent être utiles à la société actuelle ! Ceci constitue aussi à mes yeux un enseignement précieux…
Si le sujet vous intéresse ou si vous souhaitez réagir, n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous, ou à écrire à Manue Piachaud : manuepiachaud@gmail.com
Pour information, j’ai la chance de vivre dans le Médoc connu pour ses bon vins mais aussi faisant partie intégrante du plus grands massif forestier d’Europe créé par l’homme. chaque commune à fort potentiel forestier du littoral possède à elles seules plusieurs milliers d’hectares de foret avec une dominante pour le pin maritime. Les cerfs biches sangliers et autres chevreuils y sont si nombreux qu’il m’arrive souvent d’en compter une bonne centaine qui pacquage la nuit sur le prés à proximité de mon installation de chasse aux gibier d’eau. Il n’est pas sans dire que les ACCA locales essayent de réguler ces espèces qui endommage les jeunes pins et autres essences. Mais la constatation est la suivante: Les anciens chasseurs de gros gibiers disparaissent malheureusement dans le temps, et les jeunes sont moins motivés, car souvent ils sont devenus une cible médiatisé par les anti tout et le lobby anti chasse. 200 colliers sont mis à disposition en moyenne pour 60 à 70 chasseurs habilités par commune.
il est donc fréquent d’avoir 3 ou 4 bêtes par fusil pendant la saison et souvent ceux ci ont bien de la peine pour trouver des âme charitables qui veulent bien en récupérer un morceau. Alors ne me parlez pas de viandards qui écument nos espaces chassable mais plutôt de bon samaritains qui donnent de leurs temps pour garder un espace cynégétique convenable. Il n’est pas rare que dans notre région, de nombreux accidents routiers causent la mort et de nombreux blessés suite à la collision entre les véhicules et le grand gibier. La disparition à court terme de cette pratique de la chasse serait tellement néfaste, que tout celles et ceux qui la critique aujourd’hui pourraient être les victimes de demain. A bon entendeur salut …
« l’homme fait partie de la nature, il l’a modifiée depuis longtemps et continue a en cueillir les fruits, mais c’est aussi à lui à en garantir sa durabilité. »
Quand on parle de Nature, il faut être clair : mettons-nous sur le même plan les animaux sauvages et les animaux d’élevage ?
Si oui, alors l’élevage et la chasse sont deux activités équivalentes qui consistent à « cueillir » les fruits de la Nature, modifiée dans le cas de l’élevage ou brute dans le cas de la chasse (si on met de côté les lâchers d’animaux et le nourrissement).
Si non, on admet que dans un cas, celui de l’élevage (et de l’agriculture), une partie de la Nature a été sélectionnée et multipliée pour répondre à des besoins vitaux de l’homme, et que dans l’autre, celui de la chasse, la Nature est seulement régulée pour entretenir un équilibre des espèces au sein d’un écosystème ou d’un biotope.
Je pense qu’on ne peut pas mettre les deux sur le même plan. Dans un cas il y a coévolution, la sélection naturelle des espèce élevées par l’homme a laissé se reproduire les individus les plus adaptés aux besoins de l’homme, ce qui les a fragilisées et les a rendues entièrement dépendantes de l’homme. Dans l’autre cas, la sélection naturelle a laissé se reproduire les espèces les mieux adaptées au milieu dans lequel elles vivaient, ce qui les a « endurcies ».
Il est important de faire cette distinction car l’homme s’est soustrait des contingences de la Nature grâce à l’agriculture et à l’élevage. Il a réglé le problème du manque de nourriture, auquel font face la quasi totalité des espèces sauvages. A tel point qu’à l’heure actuelle la chasse et la cueillette ne pourraient pas remplacer la consommation de protéines en France.
On tue dans les abattoirs français 3 millions d’animaux par jour. Par conséquent, l’homme n’a plus besoin de chasser pour vivre. La chasse n’est plus « naturelle », elle est entièrement culturelle. La pratique de la chasse « pour la chasse », ne se retrouve pas dans la Nature, si ce n’est quelques chats qui tuent un oiseau par plaisir. Or, cette culture de la chasse est aujourd’hui problématique face au défi écologique que l’humanité traverse.
On ne peut pas indéfiniment penser la chasse en dehors du cadre de l’empreinte écologique de l’agriculture, de la pollution, de l’urbanisation. Les chasseurs sont des humains comme les autres, qui profitent comme les autres de l’agriculture, de l’urbanisation, des routes, de la livraison à domicile etc. Certes, l’image d’Epinal du chasseur villageois avec son chien, dans la forêt, qui après une pleine matinée ramène un faisan, le cuisine en famille, et montre la vraie vie à ses petits enfants, tout cela a un côté « retour aux sources », renvoie à une image de la « vraie vie » dans laquelle on cueille dans la Nature notre nourriture, loin des supermarchés et de l’élevage intensif.
Mais ce sont 40 millions d’animaux abattus par an à la chasse en France, auxquels doivent être additionnés 3 millions d’animaux abattus chaque jour dans les abattoirs français, ainsi que les populations d’espèces menacées d’extinction. la chasse est un peu la cerise sur le gâteau. « Non content d’abattre 3 millions d’animaux d’élevage par jour, ils en tuent 40 millions de plus ! », ça prêterait à sourire si nous n’étions pas à l’aube d’une extinction massive de la biodiversité.
Il est par conséquent selon moi indécent voire malhonnête de considérer la chasse comme une pratique ancestrale qui nous enracinerait dans la Nature. Je pense au contraire qu’elle fait aujourd’hui de nous le prédateur le plus problématique, celui qui est encore capable de chasser, alors même qu’il s’est affranchi du manque de nourriture. La chasse ne peut plus être pensée comme un droit.
Bonjour à tous deux,
je peux comprendre, et je l’éprouve personnellement, toute exaspération à la vue de forêts mises à mal par la conjonction de différents effets délétères, que ce soit le non-respect de la masse critique de populations pour un milieu donné ou autre.
– Oui nous pouvons revoir les plans de tir , même s’il est pour différentes zones impossible de les atteindre faute d’animaux réellement présents à cet endroit…allez expliquer cela à la DNF.
– Généraliser à « la plupart » des chasseurs ces comportements me semble insultant;
– Concernant le role de régulation du chasseur: c’est effectivement un acte très important, mais je le considère comme « secondaire », une retombée positive de l’acte premier qui est le prélèvement d’un animal pour s’en nourrir et pas uniquement par collectionnite aigüe de trophées. Donc oui, nous sommes heureux de retourner chez nous de manière régulière avec cette viande que nous partagerons en famille.
– Dois-je maintenir pour cela pléthore de gibiers ? Non. Mais il y a d’autres manières de gérer la forêt de manière efficace tout en maintenant la biodiversité sans pour cela devoir exterminer tous nos ongulés comme le rêvent certains.
Arriver à un équilibre demande de la bonne volonté de tous, et la nature n’est pas là pour être mise sous cloche pour le plaisir de contemplatifs ; l’homme en fait partie (enfin certains), il l’a modifiée depuis longtemps et continue a en cueillir les fruits, mais c’est aussi à lui à en garantir sa durabilité.
Bien cordialement
Le problème est que la plupart des chasseurs ne sont pas dignes de confiance . Il est difficile ,voir impossible de contrôler se qui se trame au fond d’une forêt . Surtout si elle est privée. Alors oui à la chasse ,mais non à l’élevage de suidés pour que la chasse soit bonne. On peut trouver des centaines de cervidés sur un massif forestier n’occupant que quelques centaines d’hectares. Et toujours au même endroit. C’est un peu la même chose pour le sanglier. Des forêts domaniales sont hasardeuses à traverser par les promeneurs parce que c’est monsieur X qui en est le locataire. Et n’a pas l’intention de se contenter d’un droit de chasse. Les crimes contre la nature et certaines exclusives malsaines se voient un peu partout en Ardenne belge. Avec la complicité d’une administration toute dévouée à certains seigneurs de la chasse. Tout irait mieux si cette ignoble situation pouvait cesser. La surpopulation de gibier n’a pour moi qu’une seule cause. Accuser un chasseur d’agir pour avoir plus de gibier sur son territoire ,c’est accuser Hussein Bolt de courir trop vite ! La chasse doit redevenir une quête incertaine et plus une course aux tableaux pléthoriques.
Bonjour Jacques,
Nous comprenons parfaitement votre position, toutes les chasses ne sont, hélas, pas forcément éthiques ; cependant, cela ne concerne qu’une minorité, minorité qu’il convient, justement, d’inciter à davantage de rigueur et de discipline. Pour la grande majorité, le but recherché est uniquement de réguler une population dans un espace bien précis afin de limiter les risques pour l’environnement et de préserver l’équilibre entre les différentes espèces (faunes et flores).
Au reste, la surpopulation de certaines espèces de gibier (le grand) n’est pas seulement le fait des chasseurs : bien d’autres facteurs, plus complexes, entrent en ligne de compte. Disparition des grands prédateurs (loup, ours, lynx, etc.) mais, surtout, agriculture intensive – avec son lot de nourriture foisonnante… Les sangliers se reproduisent aujourd’hui presque toute l’année, et les laies sont maintenant fertiles de plus en plus jeunes… Cela est aussi à prendre en compte, n’est-ce pas ?
Bien à vous,
Sebastien