À la fin du mois de novembre dernier, c’était la saison du sanglier en Italie. Il était temps pour moi de m’envoler vers la Toscane, une région de toute beauté qui couvre 23 000 kilomètres carrés, située au centre de l’Italie. La Toscane est réputée pour ses paysages, ses traditions, son histoire et son héritage artistique. Forte d’une identité culturelle et linguistique bien ancrée, on la considère parfois comme « une nation dans la nation ».

Le sanglier

La Toscane est une destination traditionnellement populaire en Italie, ainsi que l’un des terrains de chasse privilégiés des amoureux du sanglier. Le paysage se décline en terres agricoles et en vignobles qui produisent certains vins italiens célèbres tels que le Chianti, le Vino Nobile di Montepulciano, le Morellino di Scansano et le Brunello di Moltalcino, sans oublier bien sûr les vastes étendues vert foncé, à l’origine de l’huile d’olive extra-vierge. Grâce à ses nombreux chênes, la région est aussi productrice de glands, de cèpes ainsi que de truffes blanches et noires. Tout ceci, allié à la douceur du climat, constitue à mon avis la raison pour laquelle les sangliers prospèrent dans la région.

Quant au sanglier (Sus Scrofa), également appelé porc sauvage ou cochon sauvage, il s’agit d’un imposant suidé, de corpulence massive, pourvu de pattes courtes et plutôt fines. Le corps est trapu et l’arrière-train proportionnellement peu développé. La zone située derrière les omoplates forme un renflement. Le cou est court et épais, à tel point qu’il est presque immobile. La tête de l’animal est volumineuse, et peut représenter un tiers de la longueur totale du corps. Les yeux du sanglier sont petits et enfoncés, et les oreilles, longues et larges. La forme de la tête est idéale pour creuser. Celle-ci est utilisée comme une charrue, tandis que les puissants muscles du cou permettent à l’animal de labourer des quantités impressionnantes de terre. Il parvient à retourner des rochers pesant jusqu’à 40 ou 50 kilos. Ses canines sont bien développées et dépassent de la gueule chez les mâles adultes. L’intervention de l’homme a contribué au redressement de la population et en a fait l’une des espèces de mammifères possédant la plus vaste aire de répartition au monde, ainsi que la variété de suidés la plus répandue. Croyez-le ou non, on a répertorié environ 16 sous-espèces.

Les mâles pèsent en moyenne de 75 à 100 kg (165-220 livres), mesurent entre 75 et 80 cm (30-31 pouces) au garrot et la longueur de leur corps équivaut à 150cm (59 pouces). Quant aux femelles, leur poids moyen varie de 60 à 80 kg (130-180 livres), leur taille est de 70 cm (28 pouces) au garrot et leur corps mesure 140 cm (55 pouces).

Le sanglier émet des sons différents qui sont classés en trois catégories : les sons de contact qui se traduisent par des grognements variant en intensité selon les circonstances, les sons d’alarme ou signaux d’alerte, soit des cris d’avertissement émis en réponse, et les sons de combat, soit des cris perçants et aigus.

Son odorat est bien développé, à tel point que l’animal est utilisé pour la détection des drogues en Allemagne. Son ouïe est admirablement fine, raison pour laquelle il s’agit d’être très silencieux au cours de parties de chasse si vous êtes à un poste. Par contre, sa vue est relativement faible : il discerne mal les images et les couleurs, et est incapable de reconnaître un être humain à une distance de 10 à 15 mètres.

Les porcs sont une des quatre espèces de mammifères immunisés contre le venin de serpent par mutation dans le récepteur nicotinique de l’acétylcholine.

La chasse au sanglier est devenue très populaire en Europe.

Après cette longue introduction exposant certaines caractéristiques du sanglier, revenons-en à ma partie de chasse.

 

La veille

Cette fois, j’avais prévu les vêtements Browning suivants : une veste Parka vert-orange, traker pro, et le pantalon assorti. Cet équipement offre non seulement une haute visibilité, mais il est également fabriqué à partir de matériaux résistants et confortables qui permettent aux chasseurs exigeants de s’enfoncer dans les territoires les plus hostiles. Personnellement, j’enfile ces vêtements pour la chasse au sanglier, ainsi que pour les parties au cul-levé avec des springers. J’avais aussi emporté la Maral en 30-06 et des Winchester Power Max Bonded de 180 grains.

Browning blog - Chasse sanglier Maral Italie

Des amis m’avaient préparé un magnifique cottage à Cortevecchia. Dès mon arrivée sur le territoire de chasse, j’ai déchargé la voiture, apprêté mes vêtements pour le lendemain, allumé le feu… Vous savez pourquoi ? Quelle est la première chose qu’on mange en arrivant en Toscane ? Un « bistecca alla fiorentina », une viande provenant de bêtes de la région, au goût et à la texture incroyables. On m’avait suggéré de me rendre chez un boucher du coin, alors je me suis pris du filet haché pour me préparer un tartare en entrée, ainsi qu’un bifteck à la florentine de 1,5 kg. Pas de légumes. Juste des protéines et du pain de la région. Sur la route du retour vers le cottage, j’ai croisé un panneau indiquant un vignoble. J’ai donc décidé d’emprunter ce petit chemin escarpé long de 3 km environ avant de tomber sur une grille ouverte. J’avais l’impression d’être au mauvais endroit. Tandis que je faisais demi-tour, un homme est sorti de la maison et m’a demandé si j’étais perdu. Lorsque je lui ai répondu que je cherchais le vignoble indiqué par le panneau au bord de la route, il a souri et dit : « C’est ici, vous êtes au bon endroit ». Puis il m’a demandé : « Qu’allez-vous manger ? », et je lui ai répondu « Du tartare et un fiorentina ». Il m’a alors invité à le suivre. Après quelques pas, nous nous sommes retrouvés dans ce petit édifice rempli de nombreuses caisses de vin différentes. Il m’a suggéré une bouteille de rouge en particulier, et je dois avouer que, lorsque je l’ai ouverte pour la déguster avec mon plat, le mariage était parfait. J’irai très certainement en rechercher dès mon prochain séjour.

L’heure de la chasse a sonné !

Le lendemain matin, j’étais debout et prêt à partir à 5 heures, puisque je devais atteindre le point de rendez-vous pour faire le pied et repérer les différents passages. À 7 heures, tous les chausseurs étaient rassemblés. Comme d’habitude, le directeur de battue a relevé le nom de tous les chasseurs et a assigné un poste à chacun. J’avais le no 24. Une fois en position, j’ai constaté que j’étais sur une pente escarpée présentant une végétation dense de jeunes arbres, avec des petites mares et de gros rochers, disséminés çà et là. J’ai décidé de rester en hauteur pour surplomber la lisière. Grâce à mon télémètre, je pouvais vérifier les distances afin d’être prêt à tirer, au cas où les sangliers sortiraient de plusieurs endroits. La plus longue distance équivalait à 125 mètres et la plus proche à 50 mètres. Mon sac était ouvert à côté de moi, et ma Maral était appuyée contre un arbre, ni chargée, ni déverrouillée. J’écoutais simplement les communications des « canai » à la radio (le nom donné en italien aux chasseurs accompagnés d’un chien qui rembuchent les sangliers). Voilà comment j’ai passé les premières heures. Dans un silence complet ponctué par la radio.

Browning blog - Chasse sanglier Maral Italie

Vers le milieu de la journée, les canai ont déniché une grande compagnie de sangliers, estimée à 30-40 têtes. La chasse était lancée. Branle-bas général. Les communications à la radio étaient passées à 1000 % ! Quelques coups de feu résonnent au loin par-ci par-là. Après quelques instants, je commence à sentir l’odeur caractéristique de la bête noire. De puissantes émanations. Je ne comprends pas pourquoi. Les canai se trouvent pourtant loin de moi. D’où vient cette odeur ? Je réalise alors qu’elle peut appartenir à une seconde harde cavalant dans les environs. J’épaule la Maral, je la charge et enlève le cran de sécurité aussi silencieusement que possible. Mes yeux scrutent, mes oreilles sont grandes ouvertes et je prends de profondes inspirations pour sentir leurs effluves. Tout à coup, j’entends rouler un caillou dans mon dos, je me retourne tout doucement et aperçois une grosse femelle qui se tient à une quarantaine de mètres en contre-haut, le boutoir en l’air. Elle sait que quelque chose se trame, mais ne peut ni me voir, ni me sentir. Au même instant, plus bas, entre 15 et 20 animaux apparaissent. Ils l’observent et attendent son signal. Avancer ou reculer ? Je dois prendre une décision. Descendre l’Alpha pour que la harde se disperse ou patienter… Je choisis la première option. D’un mouvement vif et précis suivi d’un tir à l’épaule, la laie meneuse est au sol. Je me retourne rapidement et, grâce au réarmement linéaire de la Maral, je recharge mon fusil en un temps record, prêt à placer un second coup. C’est la débandade, la compagnie déguerpit en formation très serrée de sorte qu’il est très compliqué de viser correctement une seule bête. Je manque de temps, les animaux sont déjà presque tous partis ! Je me lance et tire. Un second sanglier s’effondre et dévale la pente abrupte. Épuisé, je recharge mon arme. En quelques instants, j’ai tout donné. À la radio, tous les chasseurs se demandent qui a tiré. Après quelques profondes respirations, je réponds : « C’est moi. Deux pièces. » Un long silence, et puis : « Quoi ? ». Je décris alors toute la scène. Quelle aubaine je viens d’avoir. Peu après, les renforts rappliquent pour m’aider à traîner les animaux jusqu’à la route afin de les charger dans les pick-up. Nous retournons à la cabane et décomptons 23 sangliers abattus ce jour-là. Entre chasseurs, nous nous félicitons avant de nous attabler pour partager des fromages de la région avec du vin et plusieurs sortes de salami.

Qu’est-ce que je retire de cette partie chasse ? Tout d’abord, que le silence est la clé du succès. Et j’ai aussi appris à me placer contre le vent, à un endroit qui offre une bonne vue sans avoir à se mouvoir. La Maral a rendu ce récit possible. Merci au réarmement linéaire.