États-Unis : chasse aux chiens de prairie en Utah

Publié le 13 juillet 2018
Auteur Adrien Koutny
Un 4×4 gros comme un bison trace sa route dans un décor de Far West. A perte de vue, l’immensité désertique. Le mercure affiche près de 40°c, ce qui n’empêche pas une dizaine d’antilopes de mordiller des touffes d’herbe calcinée. Quelques villages noyés dans la poussière apparaissent au détour d’une route, comme autant de colonies à la surface de la lune. Tandis que la nuit tombe, le décor change peu à peu. Notre puissant véhicule gronde alors qu’il se hisse au sommet d’un chemin de terre serpentant au milieu d’une forêt à flanc de montagne. Un wapiti passe dans le faisceau lumineux de nos phares avant de se perdre dans l’épaisse obscurité. Soudain, quelques cabanons apparaissent dans une clairière. C’est ici que nous passerons la nuit, à près de 2500 mètres d’altitude. Aucune lumière ne transperce le manteau étoilé, si ce n’est le pâle halo de la lune. On nous informe qu’ici rôdent loups et ours. « Pensez à fermer la porte de votre cabane ! » Nous ne l’oublions pas.

Le chien de prairie, une définition du nuisible

Le lendemain matin, nous nous levons de bonne heure et de bonne humeur. Etrangement, le réveil est toujours plus facile quand une journée de chasse pointe à l’horizon. Après une heure de route interrompue par quatre ou cinq arrêts pour photographier la multitude de cervidés peuplant ces bois, nous arrivons sur une vaste étendue poussiéreuse. Johnny, le propriétaire de ces terres, nous interpelle.


« Vous voyez ces centaines de trous ? Ce sont les entrées et les sorties des terriers des chiens de prairie. Il y en a vraiment beaucoup ! Faites-vous plaisir, ces petites bestioles font vraiment beaucoup de dégâts. Vecteurs de nombreuses maladies dont la rage, les chiens de prairie sont également responsables de la mort de têtes de bétail. Les vaches ou les chevaux se cassent une patte en marchant dans un terrier. Avant de mourir de déshydratation ou d’être achevés. La multitude de galeries creusées par les chiens de prairie occasionne également des éboulements de terrain lors des fortes pluies.« 

La préparation du matériel

Si c’est pour rendre service… Nous répartissons les X-Bolt 223Rem entre les neuf chasseurs. Nous tirons des BXV, des munitions Browning uniquement disponibles aux États-Unis et destinées à chasser les nuisibles tels que les coyotes, les renards ou les chiens de prairie. Une lunette Kite Optics KSP HD2 2-12×50 nous permet d’envisager des tirs à longue distance. La gamme de vêtements Savannah, spécialement conçue pour résister aux fortes chaleurs, va s’avérer utile alors que la température oscille déjà avec les 30°c.

Des tirs particulièrement difficiles

Il ne faut pas attendre longtemps avant que claquent les premiers coups de feu. Un invité italien et un invité français prennent pour cible un chien de prairie vissé sur ses pattes arrières à près de 200 mètres de là.  Au troisième coup, c’est le bon ! Le petit animal, haut d’une vingtaine de centimètres, voit sa taille sensiblement réduite…  

Les chiens de prairie ne brillent pas par leur vivacité d’esprit. Ces petits rongeurs ont la curiosité pour péché… mortel. Beaucoup se dressent sur leurs pattes arrières pour voir qui leur tire dessus. Très vite, le sol est jonché de douilles. Nos cibles sont très difficiles à voir de par leur taille et la couleur de leur fourrure. Situées à parfois plus de 200 mètres, elles sont particulièrement difficile à atteindre.

Des automobilistes passant sur la route longeant notre terrain de chasse nous encouragent en levant le pouce. Quelle différence avec l’Europe, où le simple fait de tenir une arme entre les mains fait retentir les klaxons !

Face à la difficulté des tirs, nous décidons de changer de méthode. Nous optons pour une chasse plus active. Nous traversons la route et rejoignons une vaste prairie, bien verte celle-là. Un étang permet aux chevaux paissant sur place de se désaltérer. Les ossements d’une vache gisent non loin de l’entrée d’un terrier. L’animal s’est probablement cassé une patte dans un terrier avant de mourir déshydraté.

Changement de plaines

Nous formons une ligne et avançons en ratissant la plaine. Les chiens de prairie sautillent d’une touffe d’herbe à une autre. Certains se jettent dans leur terrier dans un plongeon qui ferait pâlir de jalousie Michael Phelps. Nous tirons à foison et avec beaucoup plus de succès. Leur pelage est plus visible dans l’herbe et les distances sont moindres.

Certains réussissent même des tirs sur des chiens de prairie en mouvement. Les X-Bolt Varmint sont redoutablement efficaces. La légèreté du calibre 223Rem permet d’enchaîner rapidement les tirs, sans perdre des yeux la cible. L’image s’affichant dans l’optique est parfois digne d’un film gore. Les munitions à pointe plastique laissent très peu de chances aux chiens de prairie. La plupart du temps, ils sont littéralement vaporisés.

Vers 14h, nous remballons. Environ 210 chiens de prairie sont au tapis pour près de 1000 munitions tirées. Un peu de répit offert aux propriétaires terriens locaux.

« Ils se reproduisent tellement vite… Vous pouvez faire ça toutes les semaines, cela nous rendrait service », soupire un local juché au volant d’un énorme pick-up.

A bon entendeur…

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