Au coeur de l’Afrique : Chasse et préservation

Publié le 29 février 2016
Auteur Daniel Beardsmore
Biased or not, having grown up involved in shooting sports and seeing all of its values, especially in hunting, I am committed to doing all I can to ensure the sustainable management of not only our surrounding wildlife but further a field too. It’s time to discover the facts of hunting conservation on the plains of Africa.

La situation actuelle

Récemment, les médias ont regorgé d’histoires sur les chasseurs et leurs « loisirs démoniaques » qui payent pour « massacrer » des animaux simplement pour le plaisir, le tout engendré par l’abattage du lion Cecil l’année dernière. Les arguments avancés tournent généralement autour d’un modèle tridimensionnel – ceux qui chassent, et pensent que la chasse peut être un outil de préservation efficace, ceux qui ne chassent pas mais comprennent les avantages de la gestion de la chasse et ceux qui détestent tout ce qui touche à la chasse. C’est un débat d’un poids politique et éthique important.

Est-ce que chasser des animaux contribue réellement à la préservation de la faune et sert les objectifs en matière de biodiversité ? À première vue, la chasse en tant que moyen de préservation semble en soi être une contradiction. Cependant, la Convention sur la Diversité Biologique (Convention on Biological Diversity (CBD)) affirme que l’utilisation durable de la faune est un moyen essentiel de préservation de la biodiversité.

De façon réaliste, la préservation par la chasse, si elle est effectuée correctement avec une gestion éthique et des quotas stricts, peut s’avérer être un outil de gestion de la faune très efficace. La chasse est peut-être un des quelques mécanismes de contrôle des populations d’ongulés, qui se reproduiraient sans limites étant donné l’absence relative de prédateurs naturels. Et dans d’autres lieux, les frais perçus de la chasse au trophée légale peuvent financer des efforts de préservation considérables sur le terrain. Robin Naidoo, chercheur au WWF, indique dans la revue « Conservation Biology » (« Biologie de la Conservation ») que l’opposition de l’Occident face à la chasse au trophée est quelque peu « ironique » si on considère l’importance des fonds générés par la chasse légale pour la gestion et la préservation de la faune en Amérique du Nord.

En arrière-plan de notre chasse familiale et des efforts de gestion de la population, ici en Europe, le secteur de la chasse africaine en safari agit discrètement depuis bien plus d’un siècle, atteignant désormais un chiffre d’affaires de plus de 200 millions de dollars USD par an. Une bonne partie de l’habitat reculé d’Afrique, qui n’intéresse pas la photographie de tourisme, est loué ou détenu par des équipementiers pour le safari et par d’autres organisations de préservation, pour des activités de chasse.


Safari de chasse : Comment ça marche ?

Habituellement, l’opérateur de safari achète les droits de chasse au gouvernement pour une zone de concession pouvant se trouver ou non à proximité d’un parc national. Les gestionnaires gouvernementaux du gibier lui allouent alors un « quota » d’animaux qu’il est autorisé à abattre au cours de l’année. Le quota est basé sur des recherches dans le domaine de la population et est déterminé en vue de représenter un abattage durable qui ne compromettra pas la population globale.

C’est alors au tour de l’opérateur de safari (équipementier) de promouvoir sa concession pour attirer les clients disposés à payer pour le droit de chasser sur le territoire. Suivre ce système confère aux animaux résidents une valeur distincte et les chasser engendrera d’importants bénéfices économiques pour soutenir la gestion du gibier, les coûts d’exploitation des parcs nationaux, les programmes de préservation et le soutien des communautés locales. Il en résulte également un intérêt personnel pour les animaux résidents avec un soutien aux patrouilles régulières anti-braconnage garantissant que des populations saines continuent à exister.

Les faits :

  • La chasse légale de gibier africain correctement gérée apporte un soutien financier aux communautés locales.
  • La chasse est considérée comme le moteur économique qui a permis la préservation des communautés.
  • De nombreux équipementiers de chasse contribuent directement aux revenus dédiés aux efforts de préservation, aidant l’économie locale, la protection continue du gibier sauvage et de son habitat.
  • Les données montrent une corrélation directe entre les interdictions de chasse et une augmentation du braconnage.
  • Tout comme notre chasse domestique, le gibier africain nécessite une gestion de population sur les territoires qu’il habite afin de maintenir les espèces saines, avec un nombre stable.


L’IUCN tout comme le WWF ont longtemps reconnus que la chasse représente une utilisation durable de la faune, et qu’elle peut être compatible, voire contribuer à sa préservation, car les bénéfices sociaux et économiques dérivant d’une utilisation des espèces peuvent motiver les peuples à préserver celles-ci ainsi que leurs habitats.

Qu’adviendrait-il donc si la chasse était bannie en Afrique ? D’abord et avant tout, la faune n’aura plus que peu d’importance ou de valeur aux yeux des autochtones, voire plus du tout, et l’élan vis à vis de la préservation disparaîtra lentement. À maintes reprises nous avons constaté l’évidence selon laquelle les interdictions de chasse encouragent les pressions en faveur du braconnage. Les interdictions de chasse en Tanzanie (1973-78), au Kenya (1977) et en Zambie (2000-03) n’ont fait qu’accélérer la disparition rapide de la faune à cause de la suppression des incitations en faveur de sa préservation.

La survie des espèces et de leurs habitats sur le long terme ne sera assurée que si les autochtones tirent des bénéfices économiques et sociaux équitables de la préservation, voire sur son contrôle, et sur le droit de gérer les ressources fauniques – sans cela, ils n’auront aucun intérêt à maintenir leur écosystème environnemental.

Daniel Beardsmore

Ce document représente les opinions de l’auteur et ne reflète pas nécessairement le point de vue de la Société.

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