Chasser le vampire… chinois… en Angleterre

Publié le 20 mars 2016
Auteur Daniel Beardsmore
La légende serait-elle fondée ?! Les vampires seraient-ils bien réels ?! Allez, je n’irai peut-être pas jusque-là…

Le Cerf d’Eau Chinois (HydropotesInermis)

Le cerf d’eau chinois vit en liberté en Angleterre depuis maintenant plus d’un siècle, depuis qu’il s’est échappé de Woburn. Bien qu’il ne soit pas aussi répandu que le Muntjac, il atteint une forte densité dans les zones où il est établi – principalement le Bedfordshire, le Cambridgeshire et le Norfolk. Les mâles (daims) comme les femelles (biches) adultes ne dépassent pas 50-55 cm environ de hauteur au garrot pour un poids de 11 à 18 kg. Les cerfs d’eau chinois sont très prolifiques et peuvent avoir jusqu’à 4 faons par an, la saison s’étendant ici, au Royaume-Uni, du 1er novembre au 31 mars.

La période du rut a lieu aux mois de novembre et décembre. Les mâles effectuent des marches parallèles avec leurs rivaux, comme le font d’autres espèces de cerfs, et ne s’affrontent que si le mâle dominant n’est pas reconnu comme tel.

J’ai été invité le mois dernier à traquer mon tout premier cerf d’eau chinois dans les collines vallonnées du Buckinghamshire. Pas pour un trophée de chasse, mais simplement pour participer à l’abattage local.

L’expérience de la traque chinoise

Chasser ce type d’animal est une chose unique : son comportement est totalement différent de celui des 5 espèces de cerfs présentes au Royaume-Uni. On m’a souvent dit que la meilleure façon de décrire son caractère est de la comparer aux lièvres errant dans un champ. Il y a fort à parier que vous apercevrez ces animaux à la lisière d’un terrain, couchés sur le flanc, en particulier dans des régions où la population est abondante.

À la différence du chevreuil, du daim et du Muntjac, pas besoin d’aller traquer à travers les bois ni de s’asseoir en hauteur en attendant que ces animaux apparaissent dans la mesure où la pression de chasse reste raisonnable, s’entend). Car le défi n’était pas de les trouver, mais d’évoluer patiemment jusqu’à une distance appropriée à un tir sûr, habituellement face contre terre, sans courir le risque de les voir s’enfuir ! Dans les régions habitées par le cerf d’eau chinois, la population est abondante et doit donc être gérée avec précaution.

ASTUCE : Un bipied est hautement recommandé/nécessaire pour cette chasse difficile, avec des distances de tir tendu allant jusqu’à 200 m et même au-delà, dans certains cas.

Quant à moi, ce fut la première fois que je me trouvais face à ces animaux inhabituels et on m’a dit que l’on trouve souvent aussi bien des daims que des biches allongés au soleil au beau milieu des champs, souvent couchés, faisant semblant d’être cachés. Nous avons scruté au moyen de jumelles le champ voisin pour observer ce que nous avions identifié comme une grosse biche adulte et un daim âgé d’un an. La partie de chasse est ouverte !

Nous nous sommes cachés pour observer, avec nos jumelles, les deux animaux de plus près, afin de nous assurer qu’il s’agissait du bon daim à abattre ; il fallait impérativement certifier qu’il s’agissait du bon, car la seule façon de distinguer le sexe chez les cerfs d’eau chinois repose sur la présence ou non de bois. Nous savions qu’il était impossible de traquer plus près car le couple se tenait debout en plein champ. Cependant, nous avons eu de la chance. Ils étaient suffisamment proches pour que les environs soient sécurisés grâce au vallonnement de la colline.

Le guide m’a dit de me tenir prêt. Ce qui, je le savais, signifiait un tir couché – avec le daim à plus de 150 mètres. J’ai repéré au sol le seul endroit possible où je pouvais m’allonger sans effrayer les cerfs. Ce n’était pas moins qu’un bain de boue, mais c’était la seule position sûre possible. J’ai préparé ma carabine, l’ai verrouillée et épaulée tout en étant couché, une position à laquelle, à vrai dire, je n’étais pas très habitué.

J’ai essayé de contrôler ma respiration en regardant le daim s’agiter çà et là à travers ma lunette ; à un certain moment il s’est immobilisé, sur le côté. J’ai appuyé sur la détente. J’ai tiré dans sa direction, avec toute l’adrénaline que j’avais en moi.

Un coup parfait, accompagné d’un nuage de poils derrière son dos ! Le daim s’est effondré grâce à la puissance de la cartouche .308w que j’ai utilisée. Ce fut un tir parfait à 150 m entre les côtes et j’étais ravi de voir le daim tomber d’un seul coup mortel, propre, dans le cadre d’une démarche éthique.

Bien que ce ne soit pas un daim digne d’une médaille, c’est un formidable représentant mâle de l’espèce. Un parfait spécimen à abattre dans le cadre du plan de gestion des cerfs sur ces terres.

Le moment était venu et avait été parfaitement exécuté. La chasse fut un véritable succès. J’ai tué un daim âgé d’un an dans le cadre du plan de gestion, et nous essayons d’atteindre la statistique parfaite pour la population de 1: 1 – un daim pour une biche, assurant ainsi un abattage équilibré d’animaux vieux, adultes ou jeunes.

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