« Tu veux essayer ? » C’est ce que m’a proposé un belge bien sympathique, dans un stand de tir installé au sein d’un ancien fort qui datait de la Seconde Guerre mondiale (fort de Flémalle), en me tendant sa carabine.

Suite à l’annulation de l’IWA, Browning s’organise

Je n’avais jamais manié de vraie arme avant cela, et je ne l’ai toujours pas fait. Autour de nous, des coups de feu retentissaient toutes les quelques secondes. Des journalistes tirs sportifs et chasse bien plus expérimentés que moi avaient en effet sauté sur l’occasion de participer à l’événement organisé par Browning en mars dernier. Nous avons eu la chance de découvrir, en avant-première, les fusils, carabines et pistolets rutilants qui allaient être lancés sur le marché.

À la suite de l’annulation de la foire de l’IWA de Nuremberg, le rendez-vous incontournable des passionnés d’armes à feu, en raison des dernières actualités liées au coronavirus, L’équipe Browning s’était empressée de monter son propre événement. Il était déjà question d’immobiliser les avions au sol et de fermer les portes de l’Europe. Nous n’étions qu’une dizaine à bord du vol Newcastle-Bruxelles, équipage inclus !

L’événement de 3 jours, préparé à la hâte, était une belle réussite : de nouveaux produits présentés de manière intéressante, la visite d’une distillerie de whisky et, bien entendu, un stand de tir.

Je ne souhaite pas tirer, ce n’est pas mon job

« Non, merci », ai-je répondu à l’homme aimable, qui s’est ensuite remis à viser une lointaine cible de papier.

J’étais là pour filmer l’événement, et il m’a fallu un certain temps pour m’habituer au bruit ambiant. Les premières séquences ne valent pas grand-chose d’ailleurs.

J’ai été surpris de constater la popularité des armes à feu. Je ne travaillais dans ce domaine que depuis quelques semaines, et j’ignorais alors que, au Royaume-Uni seulement, 600 000 personnes détiennent un permis de port d’arme.

J’aurais peut-être accepté, si mon épaule ne m’avait pas encore fait souffrir à la suite du tir au clay de la veille, pratique pourtant plus douce. Je m’étais bien amusé et, bien que novice, je semblais avoir un certain talent. Ma séance de tir au pistolet s’était aussi assez bien déroulée. Ou je m’étais peut-être laissé flatter par mes hôtes fort courtois et mes collègues journalistes. Mais j’aime à penser que non.

Mes premiers tirs quand j’étais jeune

Au milieu des années 80, un ami et moi avions l’habitude d’emprunter le fusil à air comprimé de mon père, un calibre 22, et d’aligner des canettes de bière sur un petit pont, au fond du jardin. Je fixais une caméra VHS, et nous filmions les canettes qui tournoyaient sous l’impact des plombs et laissaient échapper un puissant jet d’un liquide brunâtre.

C’était tellement drôle ! Et regarder la vidéo au ralenti, avec une trame sonore, était la chose la plus cool qui soit… à l’époque.

Un an ou deux plus tard, je me suis retrouvé dans l’armurerie Tamiami, en Floride. Mon père m’a choisi un petit pistolet, et j’ai tiré à balles réelles sur des cibles, à l’arrière de la boutique. Un échec total, distrait que j’étais par un homme avec son énorme fusil de type magnum, extrêmement bruyant, qui s’entraînait juste à côté. Sans oublier la grande différence de recul par rapport à l’arme à air comprimé de mon père.

J’avais des préjugés sur les armes

Cette facilité d’accès aux armes à feu (du moins aux États-Unis) me stressait. Je suis Britannique. Je ne possède ni certificat, ni permis de port d’arme. Sans négliger des années de conditionnement par les médias, qui dépeignent tous ces aficionados comme des fous dangereux.

Mes préjugés négatifs se sont envolés dès que j’ai commencé à travailler pour Fieldsports Channel. Et les quelques dernières idées préconçues qui me restaient ont disparu lors de l’événement organisé par Browning.

Les autres journalistes, ainsi que les représentants Browning, étaient très sympas, marrants, et loin d’être des fanatiques. Ils m’ont enseigné les rudiments de l’étiquette des armes à feu, dont la priorité numéro un en tout temps : la sécurité.

Une première expérience enrichissante

La visite de l’usine Browning constituait l’un des points forts du voyage. Nous y avons vu des tubes de métal et du bois se transformer en fusils de chasse délicatement sculptés. C’est un processus terriblement lent et minutieux, qui peut s’étaler sur plusieurs années, mais les produits finis sont de réelles œuvres d’art.

J’étais encore un peu nerveux à l’idée de saisir une arme, mais quelques essais sur des clays orange vif ont eu vite raison de cette fébrilité !

La prochaine fois que l’on me proposera une carabine dans un stand de tir, je ne me ferai plus tirer l’oreille.