Le Saint-Hubert, un prodigieux chien de chasse

Publié le 14 octobre 2016
Auteur Vincent Piednoir
Taillé pour le courre, aussi habile au travail du limier qu’à la recherche au sang, le Saint-Hubert fait, aujourd’hui encore, honneur au saint patron des chasseurs.

Un chien de noble extraction

Son nom a traversé les siècles. Il y a plus de quatre cents ans, Charles IX le comptait déjà parmi les quatre races royales à l’origine, selon lui, de tous les chiens courants. Plus près de nous, en 1890, Le Couteulx de Canteleu, illustre cynégète français, écrivait à son sujet : « Pas un chien n’est plus facile à mener à la chasse, ni plus obéissant, ni plus sûr de change ; aucun ne reste plus obstinément sur son animal au milieu de cinquante autres. »

Un flair exceptionnel

Originaire des Ardennes belges, ce chien au flair exceptionnel fut élevé, dès le haut Moyen Age, par les moines de l’abbaye de Saint-Hubert, qui lui donnèrent son nom et qui, dit-on, s’en servaient pour retrouver les pèlerins égarés. Au début de l’an mil, Guillaume le Conquérant l’aurait introduit en Angleterre. Sur le sol français, il était si prisé que les moines de Saint-Hubert avaient pour tradition d’offrir au roi, chaque année, leurs six plus beaux chiots. Cependant, à la chute de l’Ancien Régime, la race manqua de s’éteindre définitivement en France. Il faudra attendre le XIXe siècle, les meutes de Napoléon III et la persévérance de certains éleveurs – tel Le Couteulx de Canteleu – pour que soit réintroduit dans l’hexagone ce magnifique courant dont, heureusement, les Anglais avaient su préserver la souche, sous le nom de Blood-Hound.

Un coureur de fond

Massif sans être lourd, le Saint-Hubert arbore une belle ossature abondamment musclée, un poil court, de longues oreilles tombantes – comme ses joues et ses paupières. Il dégage d’emblée une forte impression de puissance (60 à 70cm au garrot !) : s’il est un médiocre sprinter, il jouit en revanche d’un fond qui semble littéralement inépuisable… Jadis, sa robe était soit toute noire, soit toute blanche ; de nos jours, au gré de l’évolution de sa race, le Saint-Hubert mêle d’ordinaire la couleur noire à un brun fauve tirant sur le feu.

Un compagnon fidèle

Tous les connaisseurs s’accordent pour dire qu’il s’agit d’un chien affectueux et intelligent. Paradoxe assez rare pour être souligné : cet animal de meute est capable de se comporter, individuellement, comme un véritable chien de compagnie. De fait, la sienne est excellente – et il semble avoir naturellement pour les enfants une peu commune… prévenance. Néanmoins, vu sa corpulence et la rusticité de son caractère, un dressage approprié est nécessaire – qui exclura, autant que possible, le recours à la violence : lorsqu’il est frappé, ce molosse à l’allure débonnaire et à la mémoire prodigieuse peut en effet devenir terrible… Dommage, quand on sait qu’avec de la patience et de la douceur le Saint-Hubert est le plus dévoué des chiens !

200 millions de cellules olfactives

Doté d’un nez très fin, il est également fort apprécié des services de police, notamment américains. On utilise ses facultés naturelles pour retrouver les personnes disparues ou en fuite, que ce soit en zone rurale ou urbaine. Le Saint-Hubert distingue les odeurs et leurs fraîcheurs respectives avec une efficacité redoutable : il est capable d’empaumer une piste vieille de plusieurs jours ! Aux-Etats-Unis, son flair hors pair a d’ailleurs force de preuve en matière judiciaire.

Le Saint-Hubert ? Un auxiliaire de génie, certes – mais d’abord un chien de chasse !

Standard de la race Saint-Hubert (pdf) extrait du site du Club Français du Chien de Saint-Hubert.
Club Belge des chiens de Saint-Hubert

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