La maladie de Lyme [3e partie de la série sur les maladies du gibier]

Publié le 30 mai 2016
Auteur Daniel Beardsmore
Lyme est une petite ville du Connecticut : c’est ici que, dans les années soixante-dix, on subodora pour la première fois l’existence de la maladie qui porte aujourd’hui son nom. Sans entrer dans le détail scientifique, on sait que cette zoonose – présente dans la plupart des régions de l’hémisphère nord – est d’origine bactérienne, et que sa transmission s’effectue par morsure de tique. Difficile à diagnostiquer, parce que peu connue encore dans certains pays (dont la France), la maladie de Lyme est, selon les spécialistes, en train d’épouser les contours d’une véritable épidémie mondiale.

Une bactérie contenue dans la salive des tiques

La maladie de Lyme est une borréliose – du nom de la bactérie responsable de l’infection : borrelia burgdorferi.

Cette bactérie, qui colonise aussi bien les cervidés que les sangliers, les petits rongeurs que le bétail, est essentiellement transmise à l’homme par la salive des tiques.

Détail intéressant : celles-ci ne sont pas naturellement porteuses de la bactérie – elles se contaminent au contact d’animaux infectés, en se nourrissant de leur sang. Pour d’évidentes raisons climatiques, le risque de contracter la borréliose de Lyme est particulièrement important au printemps et en été – ce qui n’exclut ni l’automne ni l’hiver, lorsque ceux-ci sont exceptionnellement doux.

Les forêts, couverts et autres végétations hautes constituent l’environnement idéal de notre vecteur acarien – la tique demeurant, comme chacun le sait, à l’affût de n’importe quel hôte de passage… y compris humain.

Des symptômes évolutifs et incertains

La morsure d’une tique infectée provoque d’abord l’apparition d’une plaque rouge, qui va progressivement s’étendre sur le peau en un cercle dont le centre sera le point de piqûre lui-même.

Cet érythème (dit « migrant ») se situe généralement sur les membres inférieurs et peut se manifester dans les premiers jours qui suivent la morsure, comme un mois plus tard. Ensuite, la maladie connaît plusieurs phases – avec des symptômes très variés selon le sujet. Dans la plupart des cas, au départ, les signes sont semblables à ceux de la grippe : fièvre, maux de têtes, fatigue, courbatures… En cas d’absence de traitement ou de prise en charge trop tardive, les premiers symptômes peuvent fortement s’accentuer et être accompagnés de paralysies, d’éruptions cutanées et d’irrégularités au niveau cardiaque.

Une situation susceptible de s’aggraver encore par la suite, en provoquant des arthrites chroniques, des atteintes neurologiques, des séquelles physiques et mentales potentiellement définitives.

Le plus troublant, enfin, c’est que l’évolution de la maladie de Lyme alterne souvent périodes de latence et rechutes – compliquant d’autant le diagnostic. Les signes de la maladie peuvent être confondus avec ceux d’autres pathologies, et n’apparaître, parfois, que très tardivement…

Guérir… prévenir, surtout

Il s’agit d’une maladie très invalidante – voire mortelle, dans certains cas. Toutefois, au moyen d’antibiotiques, elle est traitée sans difficulté lorsqu’elle est identifiée tôt. La morsure d’une tique étant totalement indolore, il n’est pas toujours aisé, pour le médecin comme pour le patient, d’établir un lien de cause à effet pertinent.

L’idéal, bien entendu, est de retirer le plus rapidement possible (sous 36 heures maximum) la tique enfouie dans la peau, avant de consulter – mais attention : l’opération est délicate, car il est vivement déconseillé, comme on l’entend parfois, de recourir à l’alcool : en effet, l’intrus ne manque pas alors de régurgiter, ce qui est très néfaste puisque la bactérie incriminée, on le sait, est présente dans sa salive… Au chapitre de la prévention, les solutions les plus simples sont donc requises : que l’on soit promeneur du dimanche, bûcheron, garde forestier, campeur, pêcheur ou… cynégète, il est impératif de porter des vêtements adaptés (bottes, guêtres, pantalons, chaussettes hautes, etc.) dans les zones à risque, afin d’éviter d’attirer la peu bienveillante attention de ces bestioles – dont le nombre est manifestement grandissant.

Enfin, si le recours préalable aux répulsifs est préconisé, l’examen systématique de son corps après une sortie ou un travail en milieu forestier est, dans tous les cas, largement recommandé.

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