Je m’appelle Browning

Publié le 05 juillet 2017
Auteur Adrien Koutny
Certains héritent d’une fortune, d’autres d’une maison ou d’une voiture. Les plus malchanceux reçoivent des dettes en héritage. Mais peu peuvent se targuer d’avoir reçu le nom d’un homme qui, par son génie, a révolutionné le monde. Marc et Paul Browning sont les arrière-petits-fils de John Moses Browning, reconnu par ses pairs comme l’armurier le plus prolifique du 20ème siècle. Ils ont traversé l’Atlantique pour visiter les locaux belges de Browning et marcher sur les traces de leurs illustres aïeuls.

La famille Browning

« Nous sommes les fils de Bruce Browning, l’inventeur de la BAR civile et petit-fils de John Moses, confient Marc et Paul, deux élégants quinquagénaires résidant à Seattle, dans le nord-ouest des États-Unis. Bruce considère la Belgique comme sa maison, même s’il vit désormais en Utah, le berceau historique des Browning. Sa langue maternelle est d’ailleurs le français. En venant ici, nous faisons une sorte de pèlerinage.»

En discutant avec nos deux sympathiques invités, une question me vient tout de suite à l’esprit. Est-il possible de s’appeler Browning et de travailler dans un autre secteur que celui des armes ? Oui et non apparemment ! « Je suis instructeur de tir », glisse Paul. « Mais il ne fait pas que ça, réagit instantanément Marc. Nous avons créé ensemble un bureau d’étude concevant des pièces de vélo. » Après quelques secondes de réflexion, je me souviens que Browning a commercialisé des vélos il y a quelques décennies… L’Histoire serait-elle un éternel recommencement ? « En tout cas, on espère avoir le même succès », souffle Marc avec un large sourire.

Une histoire américaine

Le contrôle des armes à feu est un sujet très sensible aux États-Unis. « Quand je parle à des gens qui sont contre les armes, je dis que je suis lié au poète Browning, pas au fabricant d’armes », confie Marc en français avant de partir d’un rire aussi franc que communicatif. Paul saisit un des pistolets HP de la John M. Browning Collection posés sur la table et le soupèse. « J’ai un des premiers pistolets HP, nous apprend Paul. Heureusement, beaucoup d’Américains ne s’opposent pas aux armes. Généralement, quand un connaisseur apprend mon nom, on discute à bâtons rompus. Browning est une marque très forte aux États-Unis, extrêmement respectée. »

Et justement, que savent de Browning nos amis Américains ? Sont-ils au courant que si à l’origine il s’agit d’une marque américaine, elle bat désormais pavillon belge ? « Les initiés le savent, affirment Marc et Paul. C’est même un argument de vente, le savoir-faire belge étant particulièrement apprécié. Mais l’Histoire américaine de Browning est également un motif de fierté nationale. »

Avant de conclure cet entretien, je leur demande s’ils possèdent des armes Browning pouvant susciter la jalousie des collectionneurs et des aficionados de la marque. « J’ai la deuxième BAR civile jamais crééej’y tiens énormément », m’affirme Paul.  « Pour ma part, j’ai un fusil semi-auto désormais introuvable : le double-auto, surenchérit Marc. Il a appartenu à Val, mon grand-père, le fils de John Moses. J’ai toujours énormément de plaisir à chasser avec.» 

Marc et Paul viennent de confirmer sans le savoir un véritable truisme concernant Browning. Si la légende de Browning est immortelle, les armes le sont tout autant.

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